Il s’apprêtait à fêter son 109e anniversaire le 16 décembre 2025. Ce vendredi 14 novembre 2025, René Barre, le doyen de Bretagne, s’en est allé.

Un mois plus tôt, le 7 octobre, il recevait la Légion d’honneur à la maison de retraite Gaëtan-Hervé à Rennes (Ille-et-Vilaine). Une récompense attribuée à point nommée. Celui qui se disait alors « très heureux de recevoir la plus haute distinction de la République », peut partir avec le sentiment du devoir accompli.

« Un caractère bien trempé »

René Barre, veuf de Marthe Gouesbier, laisse derrière lui deux fils et deux filles qui garderont le souvenir d’un homme à la vie bien remplie.

Présent à l’occasion de la cérémonie de la Légion d’honneur, l’un d’entre eux décrivait alors René Barre comme « quelqu’un qui a un caractère bien trempé, avec la volonté de bien faire les choses, d’aller jusqu’au bout ».

Du STO à Odorico en passant par la SNCF

Né en décembre 1916 à la maternité de l’Hôtel-Dieu de la capitale bretonne, René Barre a fait partie des appelés lors de la mobilisation générale du 2 septembre 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, il est contraint de rejoindre le Service du travail obligatoire à Dantzig. « Lors d’une permission, il parvient à s’échapper et se cache en Bretagne, dans la clandestinité », racontait un de ses fils, Didier.

Il a ensuite travaillé chez le célèbre artisan mosaïste Odorico puis à la SNCF en tant que conducteur d’autorail. Au-delà de sa carrière de cheminot, René Barre a surtout été un membre important au sein des Castors rennais. Ces fameux habitants ont participé à dresser 170 maisons en autoconstruction entre 1953 et 1958 dans le quartier de la Binquenais.

Des engagements marquants et indélébiles à l’échelle de son quartier et de Rennes, sa ville de naissance.