«Beatmakers, les hommes de l’ombre», titrait Libération en 2018, auscultant les difficultés rencontrées par les metteurs en son des plus grands hits rap. Un métier à l’époque encore peu connu et en mal de respectabilité, souvent confronté à la difficulté de faire respecter ses droits. Sept ans plus tard la donne a changé, sous l’impulsion des réseaux sociaux et d’un rap devenu le style musical le plus populaire de tous. Le succès est tel aujourd’hui qu’il dépasse les seuls rappeurs eux-mêmes, consacrés rock stars absolues, et braque aussi les projecteurs sur tous ceux qui les entourent et participent à leur succès : managers, réalisateurs de clips ou beatmakers, les architectes de leurs tubes. Signe de cet engouement croissant, la Sacem et Apple Music dévoilaient en juin dernier une collaboration inédite, destinée à mettre en avant ceux qui façonnent les tubes rap à travers une série d’interviews et de playlists exclusives.
En s’exposant, la jeune génération de beatmakers rompue aux codes des réseaux sociaux, lève le voile sur leur profession, et en finit avec le cliché du producteur geek cantonné à l’obscurité de son studio. Jeez Suave (frère de l’artiste