St-Art présente une sélection de galeries essentiellement de France, d’Allemagne et de Belgique. Parmi elles, huit Alsaciennes ! D’autres, plus lointaines, offrent une ouverture sur d’autres réalités à la fois de la création et du métier, souligne Carole Schaller, chargée d’affaires pour Strasbourg Events, qui organise la foire. La situation géographique de Strasbourg, proche de l’Allemagne et de la Suisse, a joué dans leur venue.

Venue de Beyrouth, où elle vit depuis plus de 10 ans, la Française Marie-Mathilde Jaber, de la galerie Nomad Utopie, présente des artistes qui travaillent tous dans la capitale libanaise, sous influence d’un pays chahuté, entre crises économiques et guerres, sans parler de l’explosion du port en 2020. Les œuvres sur papier, fusain, encre, crayon, broderie, racontent en creux le contexte, ainsi des « cadavres exquis » dessinés par un couple libanais, White Paper, à la manière des surréalistes, ou de ces délicates broderies sur papier de Johanne Allard qui dessinent une cartographie des conflits de la région mais de manière décalée.

Jacques-Antoine Gannat, de AA gallery, s’est, lui, installé au Maroc où il a pris fait et cause pour la scène africaine contemporaine au sens large – un intérêt partagé par un habitué de St-Art, Yannick Kraemer, de la galerie du même nom. Aux cimaises de la AA gallery, les incroyables peintures d’Houda Terjuman, née au Maroc dans une famille aux multiples origines, mais aussi des artistes comme Christophe Miralles et Flo Arnold. Le couple vit entre la Bourgogne et Casablanca. De lui, on peut voir des peintures sur carton, recherche sur la matière et la couleur, d’elle, des œuvres qui jouent de la transparence du papier.

Fenêtre sur la Corée du Sud

La Corée du Sud a à cœur de faire découvrir ses jeunes artistes, aussi a-t-elle soutenu la galerie Aria de Ji-Sun Park. Où l’on apprend l’engouement pour les représentations naïves d’un jeune peintre, Nam Jithuying, qui parle symbiose en faisant coexister cochon et tigre dans un même élan, ou pour ces « jarres de lune » très populaires – elles portent chance-, ici par Kim Sun, un maître chez lui. Il ne faudrait pas manquer, au passage, la galerie alsacienne Without Art, qui présente depuis toujours des artistes d’Asie.

Échappée en Italie avec I Sculpture, de Francesco Del Corso et Patrick Pii, invitation à méditer l’humaine condition : le fin travail d’Alessandro Cardinale, en acier corten ou en coton, redonne un pouvoir symbolique aux femmes.

L’édition 2025 de St-Art s’attache à l’art verrier, de plusieurs manières, ainsi dans une grande installation de l’European Studio Glass Art Association ou avec le Cerfav (Centre de recherches et de formation aux arts verriers). Où l’on retrouve, de Murano et Venise, la toute jeune galerie Barovier & Toso Arte. Emma Guarnieri montre des artistes venus d’autres médiums et qui s’essayent au verre, avec le concours bien sûr d’un maître verrier.

Jusqu’au dimanche 16 novembre au Parc des expositions de Strasbourg (avenue Herrenschmidt). Le 15 de 11 h à 20 h, le 16 de 10 h à 18 h. Programme complet : www.st-art.com Diaporama et vidéo sur notre site.

Jeune création et art solidaire

▶   La jeune création, en deux prix et une œuvre monumentale. Valentine Cotte, formée à la HEAR, travaille la cotte de mailles. Elle recevra le prix Théophile Schuler 2025 décerné par la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg ce samedi 15 novembre à 11 h à St-Art. La SAAMS est également associée au prix de la Jeune création européenne, remis cette année à Jonathan Tignor, présenté par la galerie Pigment. La jeune création s’illustre aussi dans une œuvre monumentale, le Rocher, de Cassandre Albert, défendue par la galerie d’art brut Ritsch-Fisch, qui est à découvrir. Réflexion sur l’urgence climatique, elle a bénéficié du soutien de l’Industrie Magnifique, d’un mécène privé et de l’ENGESS.

▶   Art solidaire. Francis Waydelich accueille les visiteurs sur le stand de l’Arahm (Association régionale d’aide aux handicapés moteurs) où des artistes, dont lui, offrent des œuvres au profit de l’association.

Il voisine avec le stand de L’Art au-delà du regard : les plus grands artistes de la région ont décoré des tuiles, en vente au profit de l’association.