Le jeudi 13 novembre, M. Kessaci, petit frère du militant écologiste marseillais Amine Kessaci, a été tué par balle dans le 4ème arrondissement de la cité phocéenne, près de la plus grande salle de concert de la ville.
Le même jour, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a confirmé que l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est sur la table. « Ce serait quasiment du jamais-vu dans la cité phocéenne », explique Éric Miguet, invité de RTL Matin week-end, journaliste du quotidien La Provence et co-auteur de Cartel Nord. « C’est ça qui, aujourd’hui, pose question et sidère au niveau de toutes les classes, que ce soit politique, sociétale et de la ville de Marseille en général », précise-t-il.
Amine Kessaci est un symbole de la lutte contre le trafic de drogue à Marseille. « Son demi-frère, Brahim, avait été tué dans un règlement de compte. Depuis, Amine se mobilise pour la question des quartiers, et forcément, en toile de fond, contre le trafic. Il a sorti son livre, et à l’occasion de cette sortie, il y avait un faisceau d’indices sur de possibles représailles, d’où son placement sous protection judiciaire », précise le journaliste.
Cela pourrait être un point de bascule sans précédent
Eric Miguet, journaliste pour La Provence sur RTL
Si cette hypothèse est confirmée, Éric Miguet estime qu’un point de bascule serait atteint. « Le garde des Sceaux l’a dit hier. Effectivement, ça pourrait être un point de bascule sans précédent pour Marseille.«
Mais le journaliste veut nuancer : de nombreux points de bascule ont déjà été atteints depuis 2023. « Quand on avait appris que la directrice des Baumettes avait été menacée, c’était déjà le cas. On s’était dit : personne n’est épargné aujourd’hui, quiconque affronte ou se mobilise sur cette question peut potentiellement être menacé.«
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Une cause à cela : l’argent que génère le trafic de drogue. Un point de deal peut rapporter jusqu’à 40.000 euros par jour.
Au-delà de la politique répressive, Éric Miguet souhaite voir les politiques se concentrer sur une autre problématique. « Il y a la question sanitaire sur laquelle il faut peut-être se pencher, si on veut aussi mieux aborder cette question du trafic. Et on ne peut pas l’évacuer ».
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