208 jours, une éternité sur la planète foot, à couler d’ici la grand-messe du 11 juin 2026. Dans le mythique stade Azteca de Mexico, théâtre des sacres des divins Pelé (1970) et Maradona (1986), sera donné le coup d’envoi de la 23e coupe du monde. La première édition mettant aux prises autant de nations, 48 exactement… soit davantage de chances, ou de risques (selon votre sensibilité), d’apercevoir un Olympien jouer, si ce n’est briller, dans le tournoi roi.
Au sein du vestiaire marseillais, 18 sélections ont pris racine. Deux de plus pourraient germer, celles sénégalaise et jamaïcaine, suivant le chemin emprunté par les binationaux Robinio Vaz et Mason Greenwood. Plusieurs ont déjà composté leur billet, certaines sont encore en salle d’attente, d’autres ont dû tirer un trait sur le Mondial-2026. La mort dans l’âme pour le héros gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, qui a dû renoncer à son rêve jeudi soir, après la claque infligée par le Nigeria.
Si le tirage au sort se tiendra à Washington seulement le 5 décembre, si l’on connaîtra l’identité des deux derniers invités fin mars, à l’issue des barrages intercontinentaux, la liste des Olympiens éligibles, à une ou deux exceptions près, va être dressée ces prochains jours, à l’issue de la trêve de novembre.
Certes, les listes imaginées mi-novembre sont rarement celles dessinées le jour J. Certes, une blessure, une méforme persistante, ou l’essor d’un jeune concurrent, pourront rebattre les cartes. Mais l’OM peut, décemment, espérer battre son record d’ambassadeurs expédiés sur une édition. Au fil de son histoire, le pionnier Pepito Alcazar compris (1934 en Uruguay), 43 Olympiens ont porté les couleurs ciel et blanc, sous la tunique de leur pays, en coupe du monde (voir plus bas). Au plus haut, en 2010, ils furent six en Afrique du Sud (Mandanda, Valbuena, Heinze, Taiwo, Mbia, Ayew). Ils devraient être, au moins, aussi nombreux à voyager l’été prochain du Mexique au Canada, en passant par les États-Unis.
Un espoir pour Vermeeren et Murillo
Sans trop s’avancer, Nayef Aguerd (Maroc), Amine Gouiri (Algérie), Timothy Weah (USA), Geronimo Rulli et Leonardo Balerdi (Argentine) participeront à la fête. Pierre-Emile Hojbjerg et Matt O’Riley seront aussi conviés, si le Danemark finit le travail contre la Biélorussie (ce soir) et l’Écosse (18 novembre). Trois autres Marseillais ont bon espoir de traverser l’Atlantique. Bientôt de retour d’une vilaine blessure à la cheville, Facundo Medina était régulièrement appelé avec l’Albiceleste, avant de rallier La Commanderie et son infirmerie.
De retour avec les Diablotins de novembre 2024, Arthur Vermeeren (6 sélections en A), s’il s’impose comme attendu dans le milieu de Roberto De Zerbi, pourrait recevoir un coup de fil de Rudi Garcia, patron de la Belgique. Quant au Panama d’Amir Murillo, absent dans la nuit de jeudi à vendredi face au Guatemala, à cause d’un pépin musculaire selon les médias locaux, il garde toutes ses chances de qualification. Que ce soit directement (actuel dauphin du Suriname à la différence de buts, à une journée du terme), ou via les barrages.
Et puis, les outsiders. Le jour où son corps le laissera en paix, Hamed Junior Traoré (11 sélections, la dernière en novembre 2024) aura des arguments pour renouer avec la Côte d’Ivoire. Igor Paixao (1 sélection en U23) devra, lui, nettement hisser son niveau pour prétendre à la Seleçao. Et ce, malgré un secteur offensif indigne des grands Brésil (Vinicius, Rodrygo, Luis Henrique, Estevao…). Benjamin Pavard va miser sur les forfaits pour accrocher le bon wagon, comme en septembre et octobre. Sauf s’il conserve sa récente forme… alors il s’éliminera d’office.
Convoqué par la Nati en juin dernier, Ulisses Garcia, dont le temps de jeu s’est drastiquement réduit, part de très loin. Dans le sillage du Suisse… Emerson Palmieri. Le champion d’Europe 2021 n’a plus été appelé par l’Italie depuis mars 2023. Cette même Italie, dirigée par Gennaro Gattuso, qui n’est pas du tout assurée d’aller à la coupe du monde.
Si surprise il doit y avoir, les supporters marseillais regarderont plutôt vers Robinio Vaz, sourd (pour l’instant ?) à la cour du Sénégal, voire Mason Greenwood, qui a récemment acquis un passeport jamaïcain. Les Reggae Boyz, en embuscade dans le groupe B de la Concacaf, pourraient être sa seule issue pour disputer, un jour, un Mondial. Mais on en est encore loin…
La liste des Olympiens en coupe du monde
1934 : Pepito Alcazar (France)
1938 : Jean Bastien, Abdelkader Ben Bouali, Mario Zatelli (France), Willy Kohut (Hongrie)
1958 : Jean-Jacques Marcel (France)
1978 : Marius Trésor, François Bracci, Marc Berdoll (France), Anders Linderoth (Suède)
1990 : Carlos Mozer (Brésil), Enzo Francescoli (Uruguay), Chris Waddle (Angleterre)
1994 : Rudi Völler (Allemagne)
1998 : Laurent Blanc, Christophe Dugarry (France), Pierre Issa (Afrique du Sud), Andeas Köpke (Allemagne)
2002 : Franck Leboeuf (France), Salomon Olembe (Cameroun), Daniel Van Buyten (Belgique), Piotr Swierczewski (Pologne), Joseph Yobo (Nigéria)
2006 : Fabien Barthez, Franck Ribéry (France)
2010 : Steve Mandanda, Mathieu Valbuena (France), Gabriel Heinze (Argentine), Taye Taiwo (Nigéria), Stéphane Mbia (Cameroun), André Ayew (Ghana)
2014 : Mathieu Valbuena (France), Nicolas Nkoulou (Cameroun), André Ayew (Ghana)
2018 : Steve Mandanda, Adil Rami, Florian Thauvin (France), Hiroki Sakai (Japon)
2022 : Jordan Vérétout, Matteo Guendouzi (France), Bamba Dieng, Pape Gueye (Sénégal), Simon Ngapandouetnbu (Cameroun)