« Je viens de tuer le fils de Chacal ». C’est ainsi que Ménélik Surena s’adresse le 6 juillet 2019 à un témoin alors qu’il prend la fuite après son forfait. Il vient de se livrer à une fusillade, au cœur d’une cité de la commune du Marin (Martinique).
Deux hommes, un Stéphanois et son cousin arrivés de Métropole, sont en vacances. Surena vient à leur rencontre. Il tire une première fois sur le Stéphanois, puis ouvre le feu sur le cousin. Surena aurait voulu se venger en apprenant le retour sur l’île du cousin, avec lequel il a eu trois ans plus tôt une altercation le laissant blessé au ventre.
Le tir, de face et à bout touchant, aurait pu être mortel
Le cousin est mort. Le Stéphanois, lui, l’a échappé belle. Il souffre de plaies au torse et à la main. Une expertise médicale réalisée en 2022 confirme qu’il a été victime d’un seul projectile, qui visait le thorax. Le tir, de face et à bout touchant, aurait pu être mortel si l’intéressé n’avait pas ralenti et dévié la balle… en levant la main gauche dans un geste-réflexe de défense. Incroyable karma.
L’accusé, qui conteste la préméditation, invoque avoir agi en état de légitime défense. Il sera jugé du mardi 18 au vendredi 21 novembre par la cour d’assises de la Martinique pour assassinat et tentative d’assassinat. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le Stéphanois blessé sera défendu par l’avocat ligérien Me André Buffard. Deux expertes stéphanoises (psychologue et médecin légiste) interviendront également au procès.