C’est une décision inédite à Lille. Le tribunal de Lille a condamné un propriétaire dans la ville, le 21 octobre dernier. L’individu, qui possède un meublé de tourisme, a été condamné à payer 33 000 euros pour l’avoir loué abusivement sur des plateformes dédiées, selon France bleu. La ville va empocher la totalité de l’amende, et le propriétaire devra aussi rembourser 2 000 euros de frais de justice. De son côté, la municipalité explique qu’il s’agit d’une sanction exemplaire.

Depuis 2019, la ville durcit les règles pour mieux contrôler les locations de logements de courte durée, notamment grâce à plusieurs délibérations. En 2019, la Ville a mis en place une déclaration obligatoire pour toute location, et depuis 2024, les nouvelles locations de courte durée doivent être compensées par la création d’une nouvelle location de longue durée par le propriétaire. Des règles strictes, qui ralentissent fortement le nombre de nouvelles locations de courte durée à Lille.

Une régulation durcie face à une crise du logement

Cette dernière réglementation de 2024 ne s’applique cependant pas aux propriétaires qui louent leur résidence principale pour une durée de moins de 120 jours par an. Mais elle est nécessaire. En effet, à Lille, 2 500 logements ont été loués au moins une fois comme meublés de tourisme sur les différentes plateformes en 2024. Pour contrôler ce marché, la Ville a procédé à plus de 600 vérifications et 200 contrôles l’année dernière, et a même visité une soixantaine de logements.

Toutes ces règles sont mises en place dans le contexte de la crise du logement aiguë qui touche Lille. «Les meublés de tourisme, ce sont des logements retirés de l’offre locative» explique Anissa Baderi, adjointe au maire chargée de l’Habitat. La forte augmentation du nombre de meublés de tourisme dans la ville ne fait qu’amplifier la pénurie de logements, selon elle. Par ailleurs, à Lille, ce sont 25 000 demandes de logement social qui ne sont pas satisfaites.