Quatre personnes interpellées jeudi, dans l’enquête sur le tournage d’un clip de rap ayant dégénéré en violences contre policiers et provoqué l’incendie d’un immeuble dans la banlieue de Lyon, ont été remises en liberté sans charges, a annoncé samedi le parquet.

BFK.16, un rappeur local de 18 ans, a simplement été placé sous le statut de témoin assisté par un juge d’instruction au terme de 48 heures de garde à vue, le magistrat « estimant insuffisantes les charges réunies à son encontre », a précisé le parquet de Lyon qui avait requis pour lui un contrôle judiciaire.

Les trois autres ont été remises en liberté également, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles, selon le parquet, qui avait ouvert une information judiciaire pour « participation à un regroupement en vue de commettre des violences et des dégradations » ainsi que « dégradation et destruction du bien d’autrui par moyen dangereux et violences aggravées ».

L’enquête se poursuit pour identifier les auteurs des faits

Le samedi 8 novembre en plein après-midi à Rillieux-la-Pape, 20 à 30 personnes, certaines masquées, s’étaient regroupées pour tourner, sans autorisation, un clip avec le jeune rappeur. Dans le cadre de ce tournage, certains avaient tiré des feux d’artifice. Des policiers avaient voulu intervenir mais avaient été pris pour cible par les protagonistes du clip, avait détaillé une source policière.

Alors que les agents s’abritaient au pignon d’un immeuble, l’un des feux d’artifice tirés dans leur direction avait atterri sur le balcon d’un appartement qui s’était embrasé et l’incendie s’était propagé à quatre autres appartements. Quelque 70 pompiers avaient été déployés.

« L’instruction va se poursuivre afin d’identifier les auteurs de ces faits », a conclu samedi le parquet. Un juge d’instruction peut placer une personne sous le statut de témoin assisté quand elle est nommément mise en cause dans une enquête ou sur laquelle pèsent des « indices rendant vraisemblable » sa participation à l’infraction, précise le code de procédure pénale. Mais aussi afin de lui permettre de se défendre.

D’après une source policière, le jeune rappeur a déjà plusieurs interpellations à son actif, notamment pour rodéo urbain.