Le collectif enfantiste de Rouen s’est réuni ce samedi 15 novembre, place Saint-Sever à Rouen, pour dénoncer les violences faites aux enfants. Cette année, le groupe se bat notamment pour les mères protectrices. Ces femmes dénoncent l’inceste de leur conjoint sur leur enfant, sans être entendues.
« En France, 18 enfant·es et ados violé·es par heure », peut-on lire sur une pancarte affichée sur le stand du collectif enfantiste, ce samedi 15 novembre, sur la place Saint-Sever à Rouen. 150 personnes ont participé à cet après-midi de sensibilisation sur les violences faites aux enfants. Près de quarante rassemblements se sont déroulés au même moment partout en France pour dénoncer l’inceste, les infanticides ou encore la pédocriminalité. Une mobilisation similaire s’est tenue il y a un an à Rouen mais pour la référente du collectif à Rouen, Cynthia Bego : « Rien a changé. Toutes les revendications qu’on demandait à l’époque sont toujours d’actualité. »
Parmi ces demandes, celle de mieux accompagner les mères protectrices. « Quand un enfant est victime d’inceste par le papa, elles sont obligées d’emmené l’enfant quand c’est leur droit de visite, sinon c’est elles qui légalement peuvent être pénalisé. Elles peuvent même aller en prison. » Esther, qui a souhaité prendre un pseudo, une habitante de la métropole rouennaise, se trouve dans cette situation. Son enfant lui a parlé des violences sexuelles qu’elle subissait de son père, l’ancien compagnon de cette jeune femme. Elle est néanmoins contrainte de l’emmener chez son ex-conjoint par une décision d’un juge qu’elle considère comme « injuste ».
Des risques d’amendes et de prison
« Si je veux protéger mon enfant, il faut que je me mette hors la loi, c’est-à-dire qu’il faut que je fasse de la non-représentation d’enfant, et là, je risque la prison et des amendes. Les amendes peuvent aller jusqu’à 250 euros par jour de non-représentation. » Esther est au pied du mur et son enfant va mal. « Y’a des crises de larmes, y’a des incompréhensions, y’a des ‘mais pourquoi il faut que j’y retourne’, des évocations de la mort. »
« C’est très grave », souffle Cynthia Bego. La référente du collectif enfantiste de Rouen veut un changement dans les procédures. « On continue à dire que la personne est présumée innocente mais on demande que pendant l’enquête il n’y ait pas de droit de visite. C’est horrible pour un enfant, il ne comprend pas comment des adultes qui sont censés le protéger ne le font pas. » Esther et une centaine de mères protectrices ont rencontré le député de gauche Christian Baptiste vendredi 14 novembre à l’Assemblée nationale à Paris. L’élu veut lancer une commission d’enquête sur le traitement judiciaire des violences sexuelles incestueuses parentales et les mères protectrices.