May-Éliane de Lencquesaing.
Coll. perso.
À 100 ans, toujours active, May-Éliane de Lencquesaing est une légende de la viticulture française. Sa vie, pleine de panache, se découvre comme un roman d’aventures.
Enfant, May-Éliane de Lencquesaing commençait toujours son déjeuner par un biscuit trempé dans un mélange de vin et de sucre. « À 12 ans, j’ai vraiment goûté du vin pour la première fois, lors de ma communion », se souvient-elle, du haut de ses 100 ans. Alors, elle observe avec une pointe de scepticisme cette société française à laquelle on rabâche la dangerosité du vin, mais qui est devenue, entre-temps, l’un des plus gros marchés au monde pour les sodas et les fast-foods. Cette femme d’autorité au regard perçant, aujourd’hui doyenne des vignerons, balaye avec flegme les injonctions modernes : «J’en ai toujours bu et je travaille encore aujourd’hui.» Nous la rencontrons en Suisse, sur les bords du Léman, où elle s’est établie et dont elle dit apprécier la sérénité des paysages et des gens qui les occupent. Une atmosphère calme et sereine qui permet, effectivement, à May-Éliane de Lencquesaing d’être encore à la manœuvre. Nous le constaterons d’abord en nous frottant à son agenda encore bien garni. En l’observant, ensuite : le smartphone à portée de main sur l’accoudoir de son canapé en cuir blanc, avec vue sur le lac, elle suit de très près les affaires de sa «winery» sud-africaine de Stellenbosch, Glenelly Estate, dont elle a posé la première pierre il y a vingt ans, alors qu’elle était âgée de 80 ans.
Le plus sérieusement du monde, elle déroule un aperçu de son planning : «J’ai le maître de chai tous les mardis au téléphone, le régisseur du domaine le mercredi. Le jeudi, j’échange avec les équipes du marketing et le vendredi je gère l’administratif. Tout cela sans compter les visites. Je n’arrête pas.» May-Eliane de Lencquesaing, méconnue du grand public, est pourtant une légende du vin français, sans que…
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