Le système serait hybride : priorité au volontariat, avec la possibilité d’un appel obligatoire si les besoins l’exigent.

Tous les jeunes de 18 ans recevraient un questionnaire sur leur intérêt pour un engagement dans la Bundeswehr. Y répondre serait obligatoire pour les garçons, mais les filles peuvent s’en abstenir.

Les mesures, approuvées par l’Union chrétienne-démocrate (CDU), l’Union chrétienne-sociale et le Parti social-démocrate (SPD), devraient entrer en vigueur au début de l’année prochaine. Elles concerneraient d’abord les jeunes nés à partir du 1ᵉʳ janvier 2008.

Le gouvernement vise un effectif total de 270.000 hommes et femmes d’ici 2035, contre environ 182.000 militaires actuellement.

L’effort reposera d’abord sur le volontariat. Mais les partenaires de la coalition reconnaissent qu’un service obligatoire pourrait être envisagé si le recrutement ne permettait pas d’atteindre la trajectoire fixée.

Pour rendre l’offre plus attractive, ils mettent en avant un salaire mensuel de 2600 euros pour les volontaires, ainsi qu’une éventuelle aide pour le permis de conduire.

Le ministère de la Défense devra présenter au Bundestag un rapport semestriel sur le recrutement, afin de permettre aux députés de suivre l’évolution des effectifs et la capacité du pays à se défendre.

« Nous allons rendre le volontariat plus attractif. Nous voulons convaincre un maximum de jeunes de s’engager », a déclaré Jens Spahn, chef du groupe parlementaire de la CDU de Friedrich Merz. « Si, au final, il n’y a pas assez de volontaires, il faudra envisager une obligation. »

Interrogé sur le seuil précis qui déclencherait la conscription, il a répondu qu’il n’était pas encore en mesure de donner un chiffre. Le Bundestag devrait alors ouvrir un débat, qui pourrait mener à une loi introduisant des éléments obligatoires.

Pour calmer les inquiétudes d’un retour imminent à la conscription, les responsables gouvernementaux affirment qu’ils sont confiants dans la capacité du volontariat à atteindre les objectifs. Matthias Miersch, chef du groupe SPD, a assuré que l’Allemagne trouverait suffisamment de volontaires, qualifiant le nouveau modèle « d’offre », et non d’obligation.

Boris Pistorius, ministre de la Défense et membre du SPD, s’est dit lui aussi « très confiant ». « D’autres pays européens, notamment dans le nord, montrent que le volontariat fonctionne lorsqu’il est assorti de conditions attractives. Je m’attends à la même chose ici », a-t-il déclaré.

Cette volonté de renforcer les effectifs intervient alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine s’apprête à entrer dans sa cinquième année. « Nous voulons que l’Allemagne soit capable de se défendre, car elle doit l’être dans la période actuelle », a souligné Jens Spahn, évoquant les menaces qui pèsent sur l’OTAN.

Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, s’est réjoui de l’accord conclu par la coalition allemande. « Chaque pays décide comment recruter suffisamment d’hommes et de femmes dans ses forces armées, mais je suis heureux d’apprendre que la coalition allemande s’est entendue sur une voie à suivre », a-t-il déclaré lors d’une visite au commandement interarmées de Brunssum, aux Pays-Bas.

« Il revient à chaque nation de décider comment procéder, mais, en tant que secrétaire général de l’OTAN, je me félicite toujours des décisions destinées à renforcer les effectifs militaires. »