En près de 50 ans de carrière, celle qui se dit cinéaste européenne, avant d’être une cinéaste polonaise Agnieszka Holland ne s’est jamais soumise à la compromission, au profit d’une liberté et d’une indépendance sans faille dans la création. C’est peut-être ce qui la rapproche du personnage de son nouveau long métrage, l’écrivain Franz Kafka, dont elle signe le biopic Franz K. (en salles le 19 novembre) et qui tente de nous immiscer dans l’esprit de cet auteur né en 1883, et mort en 1924, devenu l’un des plus grands écrivains de l’histoire de la littérature à titre posthume. Dans un jeu de puzzle, elle tente de reconstituer l’énigme qui entoure cet homme, et son œuvre, pour laquelle elle voue une véritable admiration depuis son adolescence.

Il est l’un des écrivains européens les plus cités, son patronyme est devenu un adjectif, convoqué, à tour de bras pour décrire des situations absurdes, Franz Kafka est aussi certainement l’auteur qui a suscité un nombre incalculable d’écrits, d’analyses, de commentaires sur ses œuvres, mais aussi sur sa vie. Écrivain tchèque de langue allemande, juif né à Prague en 1883 à l’époque de l’Autriche Hongrie, Kafka a marqué cette ville, mais va mourir de la tuberculose à 41 ans à Vienne.

Deux ans après son précédent long-métrage récompensé à la Mostra de Venise, Green Border, qui lui valut une campagne de haine de la part du Parti nationaliste polonais, pour avoir dépeint la situation inhumaine des migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, elle s’immisce cette fois dans l’esprit torturé, avant-garde et poétique de Franz Kafka, pour mieux réécrire le mythe, et peut-être tenter d’éclairer notre présent. Ou quand l’une des plus grandes cinéastes européennes s’attaque à l’un des plus grands écrivains européens.

  • Franz K. de Agnieszka Holland, avec Idan Weiss, Katharina Stark, Peter Kurth … en salles le 19 novembre