Restriction de la protection accordée aux réfugiés et des aides accordées aux demandeurs d’asile. Le gouvernement britannique a annoncé samedi soir qu’il allait prendre des mesures « historiques » pour limiter les arrivées de migrants au Royaume-Uni et contrer la montée du parti anti-immigration de Nigel Farage.

« Ce pays a une fière tradition d’accueil des personnes fuyant le danger, mais notre générosité attire les migrants illégaux à travers la Manche », a déclaré la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood, citée dans un communiqué de son ministère.

Deux mesures phares ont été annoncées par des communiqués, en attendant la présentation de son plan détaillé prévue devant le Parlement lundi.

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Le gouvernement va d’abord réduire la protection accordée aux réfugiés, qui seront « forcés de rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr » selon le texte.

La fin du « billet en or »

« Un ‘billet en or’ a fait grimper les demandes d’asile au Royaume-Uni, poussant les gens à traverser l’Europe, via des pays sûrs, pour monter à bord d’embarcations de fortune », a indiqué la ministre. « Je vais mettre fin à ce ticket en or ».

« Grâce à des conditions bien plus généreuses au Royaume-Uni », les réfugiés peuvent actuellement demander à s’installer définitivement, sans frais, après cinq ans au Royaume-Uni, « sans avoir contribué » au pays, a souligné son ministère.

Le nouveau système réduira la durée de leur séjour de cinq ans à 30 mois, et multipliera par quatre, de cinq à 20 ans, le délai nécessaire pour demander à devenir résident permanent, a-t-il précisé.

Les réfugiés qui souhaitent devenir résidents permanents plus vite « devront travailler ou étudier », a-t-il encore ajouté.

La fin de l’accès automatique à l’aide sociale

L’autre mesure phare est la suppression de l’accès automatique aux aides sociales – logement, allocations financières – pour les demandeurs d’asile.

Le gouvernement veut supprimer ces aides « pour ceux qui ont le droit de travailler et qui peuvent subvenir à leurs besoins, mais choisissent de ne pas le faire, ou pour ceux qui enfreignent la loi », selon le communiqué.

La pression de l’extrême droite

Arrivé au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement de Keir Starmer est sous pression quasi quotidienne pour freiner les arrivées de migrants et restreindre leurs droits. Depuis plusieurs mois, il est largement devancé dans les sondages par le parti Reform de Nigel Farage, qui a fait de la question des migrants son sujet principal.

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Cet été, de nombreuses manifestations ont eu lieu devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et une manifestation organisée par l’extrême droite à Londres mi-septembre a réuni jusqu’à 150.000 personnes selon la police.

afp/lbl