Publié le
15 nov. 2025 à 9h19
Vannes-Grenoble. Un choc de haut de tableau au Roazhon Park, devant près de 30 000 personnes, le tout un dimanche soir le 16 novembre 2025 : cette affiche symbolise la lumière qui éclaire de plus en plus la Pro D2, au gré d’une popularité exponentielle.
De la Pro D2 en prime-time
Le créneau habituellement réservé par le diffuseur historique du rugby français Canal+ aux matches de gala de Top 14 fera cette fois-ci la part belle à deux clubs ambitieux de deuxième division, dans un Roazhon Park de Rennes comble, dont les places se sont arrachées en quelques minutes. « On a été surpris de voir les places partir aussi rapidement », indique à Actu Morbihan Anthony Bouthier lors d’une conférence de presse d’avant-match. Maxime Lafage est sur la même ligne :
C’est assez impressionnant que les billets s’arrachent aussi rapidement. C’est assez spectaculaire. On a eu des demandes pour avoir des places.
Maxime Lafage, demi d’ouverture du RCV
🏉 Interview du joueur du RC Vannes Maxime Lafage avant le choc de Pro D2 contre Grenoble au Roazhon Park le dimanche 16 novembre 2025
« Je crois que le match Vannes-Grenoble, c’est un peu le reflet de notre Pro D2 : on ne connaît pas de limites, ça monte, ça monte, et pour l’instant, ça continue de monter chaque année », sourit auprès de l’AFP Mauricio Reggiardo, manager d’Agen également passé par le banc de Provence Rugby.
Près de 30 000 personnes au Roazhon Park
Le duel délocalisé entre le leader breton du championnat et les Isérois, finalistes malheureux des trois dernières saisons, se placera sur le podium des records d’affluence à ce niveau, après deux réceptions du LOU à Gerland en 2011 contre Oyonnax (37.816 spectateurs) et en 2010 (30.803 spectateurs), contre le FCG.
Même s’il aborde le match comme un autre, pour le demi d’ouverture de Vannes Maxime Lafage, ce sera un « événement spécial […] avec une belle fête pour le rugby breton. »
Pour les buteurs, avec le silence dans un stade de 30 000 personnes, cela va être très particulier. On a hâte d’y être.
Maxime Lafage
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Des audiences en hausse
L’engouement est net, visible. De 4 699 spectateurs par match de moyenne lors de la saison 2021-2022 à la sortie du Covid-19, la fréquentation des 16 stades est passée à 5 959 spectateurs de moyenne lors de la saison 2024-2025.
Une hausse de 26,8 % qui suit la tendance que connaît le Top 14 et traduit un attrait croissant pour ce championnat, tiré par des locomotives historiques du rugby hexagonal comme Biarritz et ses cinq titres de champion de France, ou Béziers et ses 11 Brennus.
Les audiences restent stables, avec environ 720 000 téléspectateurs lors de la finale qui avait opposé les deux clubs en 2024 (Vannes-Grenoble), comme la suivante en juin, entre Grenoble et Montauban.
Le RCV cartonne niveau audience
Le RC Vannes réalise souvent de bonnes audiences. Canal + a engagé des échanges dès le début de saison avec le club breton pour un éventuel prime-time le week-end.
« C’est un événement pour le club. Cela met en lumière le championnat de Pro D2, à juste titre », explique l’entraîneur du RCV Jean-Noël Spitzer.
🏉📣 L’entraîneur principal du RC Vannes Jean-Noël Spitzer s’exprime en conférence de presse avant la délocalisation du match contre Grenoble au Roazhon Park le dimanche 16 novembre 2025. Le Breton évoque aussi le revers à Nevers. #vannes #rugby #prod2 #grenoble
« Dans cette continuité, nous offrons, chaque fois que cela est possible, à la Pro D2 une large visibilité sur les créneaux horaires habituellement réservés au TOP 14 », dit à l’AFP le directeur des sports de Canal+ Thomas Sénécal, évoquant la diffusion de Brive-Vannes un samedi soir dès la première journée en septembre.
« Il y a l’engouement du public parce qu’il y a de plus en plus de spectacle, c’est un championnat où tout le monde peut monter ou presque, il est passionnant pour le maintien et pour la qualification », souligne Xavier Péméja, directeur sportif de Nevers.
« Je crois que la plus grosse évolution du championnat, c’est la compétitivité et le nombre d’équipes qui, au début d’année, postulent à une place dans le top 6 », complète Mauricio Reggiardo.
De l’enjeu, des grands clubs, du suspense et quelques vedettes en fin de carrière, comme le Gallois aux 121 sélections George North à Provence Rugby, l’ex-Toulousain Richie Arnold et l’ancien international anglais (78 sél.) Jonny May à Angoulême, tandis que de jeunes talents profitent de la Pro D2 pour éclore, comme Ugo Seunes, passé d’Aurillac au Racing 92 cet été et appelé par Fabien Galthié lors de la tournée d’automne. On peut citer les internationaux Argentins au RCV (Gorrissen et Pedemonte).
« On s’aperçoit que les joueurs voient ce championnat comme un tremplin pour partir en Top 14, on récupère des jeunes de très grande qualité qui sont un peu bouchés en top 14 ce qui est normal, ça fait monter le niveau du championnat », estime Xavier Péméja.
« C’est bien sûr une rampe de lancement mais aussi une formidable compétition à part entière, qui forme, qui révèle, qui consolide et qui propose un bon équilibre entre stars de ce jeu ou jeunes talents en formation ou en consolidation », selon Yann Roubert.
Avec AFP
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