Les premières critiques sont tombées pour L’Élue (Keeper en VO), le nouveau cauchemar signé Oz Perkins. Et visiblement, le film a beaucoup divisé la presse.
Oz Perkins n’a décidément pas l’intention de lever le pied ni de laisser quiconque dormir tranquille. Deux ans après avoir traumatisé tout le monde avec Longlegs (gros succès commercial : 128 millions de dollars de recettes pour un budget de 10 millions), puis avec l’adaptation de Stephen King The Monkey (aussi un gros retour sur investissement : 69 millions de dollars de recettes pour 10 millions de budget), le cinéaste revient à son terrain de jeu favori, à savoir les lieux paumés où se cachent toutes les terreurs.
Le postulat est simple : Malcolm, interprété par Rossif Sutherland (Possessor), et Liz, incarnée par Tatiana Maslany (She-Hulk, et déjà à l’affiche de The Monkey), sont un jeune couple qui décide d’aller s’offrir un weekend au vert dans une cabane en pleine forêt. Quand Malcolm doit s’absenter pour aller en ville, laissant Liz seule dans ce chalet, la jeune femme se retrouve confrontée aux souvenirs et aux forces qui habitent les lieux. Et c’est le début de l’horreur. Sorti dans les salles américaines, le film a reçu ses premières critiques, et elles ne sont pas forcément emballées.
J’avais un livre, et je l’élue
« Ce qui rend [L’Élue] de Perkins si revigorant, c’est sa manière de privilégier l’impact viscéral sur le spectateur plutôt que de forcer son récit à entrer dans la case d’une parabole moderne sur le couple. Aussi ingénieux que soient nombre de films d’horreur contemporains, ils ont souvent tendance à écrire « pour le thème » plutôt qu’à viser l’immédiateté. » The Guardian
« Si certains éléments de la mythologie de la cabane penchent du côté du grotesque, Maslany rend la terreur de Liz si convaincante que toute envie de rire s’évanouit. Son emprise du ton du film est totale. » The New York Times
« En ce qui concerne L’Élue, malgré ses créatures, il ne s’agit pas d’un film de monstres, mais bien d’un regard acerbe sur la façon dont on pense les relations humaines, en particulier les relations amoureuses. » SlashFilm

Petit weekend en amoureux
« Le dernier voyage sombre d’Osgood Perkins ne doit sa survie, et le fait de ne pas se perdre totalement dans les bois, qu’à la puissance de l’interprétation de Tatiana Maslany et à une esthétique soignée. » IGN
« L’Élue n’est peut-être pas aussi terrifiant en profondeur que Longlegs, ni aussi délicieusement sombre et sarcastique que The Monkey. Pourtant, le film témoigne de l’évolution constante de Perkins en tant que cinéaste. Il refuse obstinément de refaire deux fois le même film, utilisant l’horreur comme un outil pour explorer de nouveaux récits, de nouveaux territoires émotionnels, ainsi que des tonalités et des techniques inédites. » Next Best Picture
« Maslany sait admirablement réagir aux ombres et aux reflets, et Perkins exploite chaque recoin de cette cabane pour en tirer le maximum d’effroi. Mais sans un scénario solide pour les soutenir, tout cela finit par ressembler à une expérience intrigante… mais dépourvue de véritable ligne directrice. » Collider

Planquée pour lire les critiques
« On y retrouve assurément la patte Perkins et une bonne dose de frissons authentiques, mais le voyage se révèle plus satisfaisant que la destination. » Screen Daily
« Il y a de très bonnes choses ici : le film est superbe visuellement, la musique vous rampe sous la peau, et certaines images vous hanteront pendant des semaines… Hélas, toutes ces qualités se noient dans une bouillie narrative dénuée de sens, des rires involontaires (du moins en apparence) et des personnages qui apparaissent pour mieux disparaître aussitôt, emportés comme des épaves à la dérive. » NME
« En manque d’alchimie, de clarté et de conviction, le nouveau rendez-vous de Neon avec Perkins s’effondre comme un mariage à l’agonie : tout le monde se porterait mieux s’il prenait fin au plus vite. » IndieWire

Une partie de la presse après le film
Les premiers retours critiques de L’Élue composent donc un tableau très contrasté. Certains décrivent un film d’horreur inventif, à l’ambiance moite. Tatiana Maslany y livre a priori une performance magnétique, capable à elle seule de maintenir la tension et d’ancrer le film dans une émotion brute. Les critiques mettent aussi mis en avant l’esthétique du film et la partition angoissante.
Mais ce raffinement ne parviendrait pas à masquer un récit trop flottant, miné par des idées mal exploitées. La presse a insisté sur un scénario qui s’égare, et des personnages aux motivations floues, ce qui plomberait l’expérience. L’Élue oscillerait donc entre expérience atmosphérique intrigante et exercice de style un peu vain, laissant surtout une sensation de frustration.
Pour le verdict final, il faudra attendre la sortie de L’Élue, le 10 décembre 2025 dans les salles françaises.