Deux jeunes militants israéliens ayant refusé de s’engager dans l’armée seront à Strasbourg pour une rencontre mercredi 19 novembre. Ils raconteront cet engagement face au gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou.
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Antoine Hild
Publié le 16 novembre 2025 ·
Imprimé le 16 novembre 2025 à 08h10 ·
2 minutes
À la manière du Déserteur de Boris Vian, Itamar Greenberg et Soul Behar Tsalik, 19 ans tous les deux, ont refusé de servir dans l’armée de leur pays, Israël. Ne pas réaliser son service militaire obligatoire (2 ans et 8 mois pour les hommes et 2 ans pour les femmes) y est passible d’une peine de prison militaire. L’objection de conscience est pourtant un droit humain.
Les deux militants viennent témoigner à l’invitation du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) et de Raja Tikva, association d’amitié arabo-juive en Rhône-Alpes, dans le cadre d’une tournée à travers la France. Itamar Greenberg et Soul Behar Tsalik militent eux dans l’association israélienne Mesarvot, qui soutient des objecteurs de conscience.
Ces deux « refuzniks » (personnes refusant le service militaire) se sont engagés dans cette démarche en réaction à la politique d’extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahou, qui encourage la colonisation en Cisjordanie et qui a mené une guerre dans la bande de Gaza ayant fait près de 70 000 morts à la suite des attaques du 7 octobre 2023.
« Je ne voulais pas être impliqué dans un génocide »
Itamar Greenberg
Itamar Greenberg, étudiant en droit à Tel-Aviv et issu d’une famille haredim ultra-orthodoxe, a déjà purgé 197 jours de détention. Cinq peines consécutives de prison ont été prononcées contre lui suite à son refus d’effectuer son service militaire. C’est la plus longue détention pour un objecteur de conscience depuis les années 2000, selon le MAN.
Itamar Greenberg, explique dans une tribune pour Amnesty International :
« Je n’ai pas pris cette décision de manière soudaine, je l’ai mûrie au cours d’un long processus d’apprentissage et de prise de conscience morale. Plus j’avançais dans mes réflexions, plus j’étais convaincu que je ne pourrais pas revêtir un uniforme symbole de meurtre et d’oppression. Ces considérations ont à voir avec le fait de refuser de servir dans le contexte de l’occupation. Mais dans mon cas, j’ai également refusé de m’enrôler parce que je ne voulais pas être impliqué dans la perpétration du génocide à Gaza. »
Soul Behar Tsalik est aussi originaire de Tel-Aviv. Il a passé deux mois en prison militaire après son refus de s’engager. « Mettre fin à la présence israélienne à Gaza n’est pas seulement la bonne chose à faire pour les Palestiniens. C’est aussi ce qu’il faut faire pour la sécurité et l’avenir des Israéliens », indique-t-il dans une tribune pour Mesarvot.
Y aller
Conférence « Ils refusent de servir dans l’armée israélienne », mercredi 19 novembre 2025 à 20h, Foyer de l’étudiant catholique (FEC), salle Léon XIII, 17 place Saint-Étienne à Strasbourg – centre-ville.