En Bretagne, selon une étude de la Région publiée en 2024, la filière photovoltaïque représentait 255 entreprises, 1 800 emplois directs et plus d’un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Et, comme ailleurs en France, le secteur du solaire vit actuellement une période de flottement, suspendu à la publication du prochain plan de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Attendue avant la fin de l’année, cette PPE inclut notamment les aides à l’installation et la part du solaire dans le mix énergétique, deux clés de voûte de la croissance du secteur. « C’est cette PPE qui va permettre aux entreprises de se positionner en termes d’investissements et de recrutements », explique Elie Ballester, délégué général d’Atlansun, qui fédère 300 acteurs de la filière solaire du Grand Ouest.
Un secteur-clé de la transition énergétique
Conséquence directe de cette incertitude : la croissance du secteur s’essouffle et l’emploi marque le pas depuis quelques mois, comme le constate Floriane de Brabandère, présidente de la Fédération nationale de l’énergie solaire. « Depuis le début de l’année, la dynamique de l’emploi du secteur a connu un ralentissement de l’ordre de 28 %. Mais cette dynamique reste positive car les entreprises continuent à recruter pour anticiper la reprise », relativise-t-elle.
Autre facteur d’optimisme en Bretagne : dans sa feuille de route adoptée en 2020, la Région s’est fixé l’objectif d’atteindre 1,9 GWc (gigawatt-crête) de puissance photovoltaïque en 2030, contre seulement 523 MWc en 2023. Objectif affiché : atteindre 4,3 GWc à fin 2050.
« Malgré ce ralentissement dû au flou actuel, le secteur continue d’embaucher et il y aura toujours des opportunités dans les années à venir car c’est un secteur clé de la transition énergétique », insiste Floriane de Brabandère. « Les besoins de recrutement sont également portés par la diversification des acteurs pour couvrir l’ensemble des besoins d’auto-consommation, depuis les particuliers jusqu’aux industriels en passant par le tertiaire », ajoute-t-elle, soulignant au passage que bon nombre de métiers du solaire sont transposables dans des filières cousines.
Recruter pour préparer la reprise
« Les besoins de compétences restent particulièrement forts dans la maintenance, l’ingénierie et le suivi de projets. Mais aussi en installation et dans de nouveaux métiers liés au pilotage et stockage de l’énergie, portés par la digitalisation et le déploiement de l’IA », poursuit Floriane de Brabandère. L’offre de formation continue, elle aussi, à se structurer. « En Bretagne, par exemple, toutes les formations de couvreurs et électriciens incluent désormais un module photovoltaïque. Il y a aussi des formations longues proposées par la Région. Toutes ces actions permettent, peu à peu, de véritablement professionnaliser la filière », conclut Matthieu Nicole, vice-président Emplois & Compétences d’Atlansun.