Cette représentation, conçue et réalisée par notre infographiste, Catherine Doutey, montre qu’au sein de l’Union européenne (UE) le risque d’exclusion sociale ou de pauvreté est plus faible quand on vit dans son pays d’origine, sauf en Pologne. Ce risque est cependant loin d’être négligeable : un adulte européen sur cinq résidant dans son propre pays est exposé à ce risque, selon les données publiées par Eurostat dans l’édition 2025 des “Chiffres clés sur les conditions de vie en Europe”. Mais la proportion est nettement plus élevée pour les citoyens de l’UE vivant dans un autre pays européen (26,9 %) et, surtout, pour les citoyens de pays tiers (43,8 %).

Six pays affichent une proportion de ressortissants nationaux exposés à un risque supérieure à celle des citoyens venus d’autres pays de l’UE exposés à ce même risque : l’Estonie, la Lettonie, Malte, la Pologne, le Portugal et la Slovaquie.

93,3 millions de personnes à risque

Selon la définition de l’institut de la statistique européen, les personnes concernées peuvent être pauvres – le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population d’un pays (après transferts sociaux) –, gravement démunies matériellement et socialement, ou vivre dans un ménage à très faible intensité de travail, c’est-à-dire “dont les membres en âge de travailler ont travaillé à moins de 20 % de leur potentiel au cours des douze mois précédents”.

En 2024, dans l’UE, 93,3 millions de personnes (soit 21 % de la population) étaient ainsi exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Parmi elles, 5,6 millions étaient confrontées aux trois situations à la fois : pauvreté, privations matérielles et sociales graves et foyer à très faible intensité de travail.