Une interception qui fait parler. Les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont confirmé samedi avoir saisi dans les eaux du Golfe un pétrolier qui avait changé soudainement de cap vendredi dans le détroit d’Ormuz pour se diriger vers les eaux iraniennes.

Vendredi à 4 heures GMT (5 heures à Paris), « suite à une décision de justice ordonnant la saisie de la cargaison d’un pétrolier, le Talara, battant pavillon des Îles Marshall, les unités d’intervention rapide de la marine des Gardiens de la révolution ont surveillé ses mouvements, l’ont intercepté et arraisonné », ont indiqué ces derniers dans un communiqué. « Le pétrolier était en infraction pour avoir transporté une cargaison non autorisée », ont-ils affirmé. Il « transportait 30.000 tonnes de produits pétrochimiques et se dirigeait vers Singapour. Il a été conduit ce matin à un mouillage », ont précisé les Gardiens.

Le « principal responsable » est iranien

Les Gardiens de la révolution sont une force distincte de celles de l’armée nationale. L’agence locale iranienne Fars a écarté le fait que cette saisie soit une mesure de rétorsion vis-à-vis d’un autre pays. La cargaison saisie comprenait des « produits pétrochimiques iraniens […] transportés illégalement » et « le principal responsable était un individu ou une entreprise iranienne », selon Fars. Le navire était parti d’Ajman aux Émirats arabes unis pour Singapour, selon la société maritime Ambrey. Il a été approché par trois petits bateaux alors qu’il traversait le détroit d’Ormuz en direction du sud.

Le détroit d’Ormuz, un passage clé pour le transport mondial de pétrole et de gaz naturel liquéfié, a été le théâtre de plusieurs incidents dans le passé. L’an dernier, les Gardiens de la révolution avaient arraisonné un porte-conteneurs, accusant son armateur d’être « lié à Israël », après une attaque meurtrière contre le consulat iranien en Syrie, imputée à Israël.