En Transylvanie, enclavée entre des chaînes montagneuses au centre de la Roumanie, la campagne semble s’être figée au XXe siècle, avec ses fermes au toit affaissé, ses carrioles de foin tirées par des chevaux et ses grands Christ dorés qui trônent jusque dans les jardins. A 300 kilomètres à l’est, des drones russes attaquent sans répit les ports fluviaux ukrainiens situés sur l’autre rive du Danube – deux jours plus tôt l’un d’eux s’est écrasé en morceaux sur le territoire roumain. Mais ce jeudi 13 septembre, la pluie d’obus qui s’abat sur les champs et les collines de Cincu est tirée par les Roumains et leurs alliés pour clôturer le grand exercice de l’Otan «Dacian Fall», dont l’un des objectifs est de dissuader Moscou d’attaquer un autre pays européen. «On voit augmenter la probabilité d’un scénario dans lequel la Russie va vouloir tester la solidité de l’Otan. Les attaques hybrides sur nos partenaires de l’Est, y compris sur les arrières et sur la France, montrent que le danger monte, explique le général