Cette découverte prometteuse a eu lieu en 2023, mais au cas où vous seriez passé à côté, nous trouvions intéressant de vous en reparler. L’hygiène bucco-dentaire représente un défi quotidien pour de nombreuses personnes malgré l’utilisation de dentifrices et bains de bouche traditionnels.

Les scientifiques de l’Université Ben-Gurion du Néguev, en collaboration avec des équipes de l’Université du Sichuan et l’Université nationale de Singapour, ont mis en lumière les propriétés exceptionnelles d’une molécule appelée 3,3′-Diindolylméthane (DIM), également connue sous le nom de bisindole.

La formation de biofilms bactériens dans la cavité buccale

90 % des adultes développent des problèmes de plaque dentaire au cours de leur vie. La bouche constitue un environnement idéal pour la prolifération bactérienne, notamment pour Streptococcus mutans, principal responsable des caries dentaires.

Après chaque repas, ces micro-organismes profitent des conditions chaudes et sucrées présentes dans la cavité buccale. Ils forment rapidement un biofilm collant sur la surface des dents, créant cette pellicule que nous connaissons sous le nom de plaque dentaire.

Ce processus de colonisation bactérienne suit plusieurs étapes distinctes :

  1. Adhésion initiale des bactéries sur l’émail dentaire.
  2. Multiplication cellulaire et formation de micro-colonies.
  3. Production de substances polymères créant une matrice protectrice.
  4. Maturation du biofilm en structure complexe et résistante.

Cette accumulation progressive érode l’émail dentaire et favorise l’apparition de cavités. Les méthodes de prévention actuelles, bien qu’efficaces partiellement, laissent place à l’amélioration selon les chercheurs impliqués dans cette étude.


L’étude révèle que le bisindole bloque la multiplication des bactéries, notamment en empêchant la formation de nouvelles colonies de Streptococcus mutans, ce qui perturbe le développement de la plaque dentaire. © Moncherie, iStock

Propriétés antibactériennes du 3,3′-Diindolylméthane

Les tests en laboratoire ont révélé des résultats spectaculaires concernant l’efficacité du DIM. Cette molécule naturelle, présente dans certains légumes crucifères, a démontré sa capacité à perturber la formation des biofilms bactériens de manière significative.

Le professeur Ariel Kushmaro, auteur principal de l’étude et membre de l’Institut Ilse Katz pour les sciences et technologies à l’échelle nanométrique, explique que cette molécule présente une toxicité faible. Cette caractéristique représente un avantage considérable pour son intégration future dans des produits d’hygiène bucco-dentaire.

Bientôt, plus besoin d'implants ! Un médicament devrait pouvoir faire repousser les dents manquantes ou abimées. © kei907, Adobe Stock 

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Les expérimentations ont montré que le bisindole agit directement sur les mécanismes de multiplication bactérienne. Il empêche efficacement la formation de nouvelles colonies de Streptococcus mutans, interrompant ainsi le cycle de développement de la plaque dentaire.

Cette molécule possède également des propriétés anti-carcinogènes reconnues, ajoutant une dimension thérapeutique supplémentaire à ses bénéfices potentiels. Les résultats de cette recherche collaborative ont été publiés dans la revue scientifique Antibiotics.

Perspectives d’intégration dans les soins dentaires

L’application commerciale de cette découverte reste à l’étude. Aucun essai clinique sur l’homme n’a encore confirmé l’efficacité du DIM dans la prévention de la plaque dentaire ou des caries en conditions réelles d’utilisation.

La réduction de 90 % observée en laboratoire demeure un résultat in vitro qui nécessite validation par des études approfondies. Actuellement, le 3,3′-Diindolylméthane n’apparaît pas dans la liste des ingrédients actifs approuvés pour la prévention des caries dans les produits dentaires grand public.

Les dentifrices et bains de bouche disponibles dans le commerce ne contiennent pas cette molécule parmi leurs composants anticaries. Le développement de formulations incorporant le DIM nécessitera des recherches supplémentaires pour déterminer les dosages optimaux et évaluer la sécurité d’usage prolongé.

Cette avancée scientifique ouvre néanmoins des perspectives encourageantes pour l’amélioration des traitements préventifs en odontologie, promettant des solutions plus efficaces contre l’accumulation de plaque dentaire.