Après d’importantes frappes russes qui ont tué au moins six personnes dans un immeuble de Kiev, et alors que la ville stratégique de Pokrovsk, dans l’est de l’Ukraine, pourrait tomber prochainement aux mains des Russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé dimanche 16 novembre une tournée européenne. Après la Grèce, il se rendra en France et en Espagne en quête de gaz, d’armes et de soutien.

Arrivé dimanche matin en Grèce, il a été reçu en début d’après-midi par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Les deux hommes ont signé un accord afin que l’Ukraine puisse importer du gaz américain en passant par la Grèce à partir de décembre 2025 et jusqu’en mars 2026, indique le site I Kathimerini. Cela permettra de répondre aux besoins du pays face à un hiver qui s’annonce plus rigoureux que les précédents. L’Ukraine est actuellement confrontée non seulement aux coupures d’électricité, mais aussi à une pénurie de combustible, après que ses infrastructures gazières ont été visées par de récents bombardements.

À l’occasion d’une déclaration de presse commune, Mitsotakis a déclaré :

“Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien. La Grèce a adopté cette position dès le début en réponse à une attaque qui viole tous les principes de souveraineté et de droit international.”

“Alors qu’un quatrième hiver [en guerre] se profile, la Russie a étendu ses attaques. Après le réseau électrique ukrainien, elle vise les infrastructures gazières, ciblant puits, sites de stockage, gazoducs et autres composants essentiels” décrit The New York Times. Pour le journal américain, il s’agit d’une nouvelle “tentative de la Russie pour briser la résilience des Ukrainiens”.

Le journal belge Le Soir précise que “la plus grande campagne de bombardements contre les sites gaziers ukrainiens depuis le début de l’invasion en 2022” s’est déroulée en octobre dernier, interrompant 60 % de la production.

Pendant les trois premières années de guerre, Moscou a épargné le réseau gazier car son gaz naturel vendu en Europe transitait par l’Ukraine, rappelle le quotidien américain, mais ce n’est plus le cas depuis le 1er janvier dernier, après le refus de Kiev de renouveler l’accord de transit.

Rencontre avec le président Macron

Volodymyr Zelensky est attendu lundi à Paris où il rencontrera le président français Emmanuel Macron. Ils aborderont des questions relatives aux “relations bilatérales, à l’énergie, l’économie et la défense”, liste Politico. Zelensky devrait demander des aides pour son aviation de combat et son système de défense aérienne. “Cette visite sera également l’occasion de réaffirmer l’engagement à long terme de la France envers l’Ukraine et de maintenir la dynamique des garanties de sécurité proposées par la coalition des pays volontaires, menée par la France et le Royaume-Uni”, précise le média européen.

Il sera aussi question du scandale de corruption qui éclabousse l’entourage de Zelensky. Il est probable qu’à l’instar de Berlin, Paris exige plus de transparence et un travail approfondi pour lutter contre la corruption en Ukraine.

Sans préciser quels seront les points abordés à Madrid, où il rencontrera notamment les représentants des deux chambres du Parlement espagnol, le président ukrainien a mentionné sur X, où il est très actif, l’importance cruciale du système défense aérienne.

Le Soir rappelle que “les négociations de paix entre Kiev et Moscou sont elles au point mort, un sommet évoqué à Budapest entre les présidents américain et russe n’ayant pas eu lieu”.