La haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry a annoncé ce dimanche 16 novembre avoir saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique à ce sujet.

Après la commercialisation de poupées pédopornographiques sur Shein et AliExpress, des liens conduisant à du contenu pornographique ont été découverts sur Vinted. La haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry a annoncé ce dimanche 16 novembre avoir saisi l’Arcom. «J’ai découvert par voie médiatique que certaines annonces de maillots de bain sur Vinted renvoyaient vers des contenus pornographiques», a-t-elle expliqué au Figaro. «Nos enfants vont sur Vinted pour acheter un t-shirt, pas pour se retrouver à un clic d’un site X. Un maillot de bain n’est pas un ticket d’entrée vers un site pornographique», tance-t-elle encore, appelant à la «tolérance zéro quand un clic de trop peut détruire un enfant».

Les faits, dévoilés il y a quelques jours par l’Informé, sont «inacceptables», insiste Sarah El-Haïry. Car le principe est simple : via de vraies annonces, de maillots de bain par exemple, publiées sur Vinted, des vendeurs – dont l’intégralité se présente sous un pseudonyme – se servent de la plateforme de revente de produits d’occasion pour entrer en contact avec de potentiels acheteurs de contenu pornographique. Et ce, peu importe leur âge. Dans ces annonces, ou encore dans la description de ces profils, l’on peut ainsi retrouver des liens redirigeant vers des comptes Snapchat, des boucles Telegram et in fine, vers des profils Onlyfans. Sur le principe, rien d’interdit sauf que le risque est que des mineurs – grands utilisateurs de Vinted – puissent y avoir accès.


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«Si une plateforme sait vendre, elle doit savoir protéger»

C’est en tout cas ce que reproche à Vinted la haute-commissaire à l’Enfance, alors que la plateforme – interdite aux moins de 18 ans – n’effectue aucun contrôle de l’âge légal, une fois le compte ouvert. «J’ai saisi l’Arcom il y a à peine quelques heures pour dire à quel point aujourd’hui quand il y a des enfants ou des adolescents, il y a des prédateurs (…) qui ont cette fois-ci utilisé la vente d’objets assez classiques pour renvoyer vers des sites pornographiques», a ainsi martelé Sarah El-Haïry, invitée de l’émission de Dimanche en politique sur France 3. «Et on le sait : de nombreux enfants sont sur Vinted. Si une plateforme sait vendre, elle doit savoir protéger», explique-t-elle en outre. Très mobilisée sur le dossier, elle affirme aujourd’hui qu’elle saisira la justice «à chaque signalement de contenu pédopornographique». Et de lancer : «les plateformes doivent cesser de considérer la protection des mineurs comme une option. C’est une obligation».

Contactée, Vinted a assuré avoir «une politique de tolérance zéro concernant les communications non sollicitées à caractère sexuel ou la promotion de services sexuels» et prendre «ces situations très au sérieux». «Selon nos règles du catalogue, la promotion de services sexuels est interdite», a poursuivi l’entreprise, qui dénombrait en 2023 «plus de 23 millions de membres enregistrés» en France. «Nous disposons d’outils de détection proactive pour identifier les comportements suspects, tels que les propos inappropriés, et nous encourageons toute personne ayant constaté un contenu préoccupant à le signaler», a encore déclaré l’entreprise, créée en 2008 et basée en Lituanie. Et d’ajouter : «Tout contenu inapproprié, haineux ou illégal sera supprimé» et «nous prenons des mesures contre les utilisateurs, y compris des exclusions définitives, si nécessaire», a-t-elle ajouté.