Un mineur isolé âgé de 12 ans, mêlé récemment à du trafic de stupéfiants, est dans le coma ce dimanche 16 novembre 2025, touché dans la nuit par trois balles, alors qu’il se trouvait près d’un point de vente de drogue. Ses agresseurs ont pris la fuite. Si le scénario d’une fusillade liée au narcotrafic est privilégié, cet adolescent figurerait parmi les plus jeunes ainsi visés ces dernières années. Son pronostic vital était toujours engagé en milieu d’après-midi, selon le parquet.
Vers 3 h du matin, des riverains ont alerté la police pour des tirs suivis du vrombissement d’un véhicule en fuite. « J’ai juste entendu cinq coups » de feu, a témoigné une étudiante du quartier. « Et quelqu’un criait “ Non, arrêtez, arrêtez ! ” et après plus rien », se souvient-elle.
Une balle dans le dos et deux dans les jambes
Atteint par une balle dans le dos et deux dans les jambes, la jeune victime devait être opérée dans l’après-midi, selon le procureur adjoint de Grenoble François Touret de Coucy. Sur place, neuf étuis de balles de 9 mm ont été retrouvés. Les empreintes de l’adolescent, qui « serait un mineur non accompagné d’origine nord-africaine », probablement algérienne, « ressortent sous plusieurs identités, dont une pour laquelle il est convoqué devant le juge des enfants le 10 décembre pour détention et offre ou cession de stupéfiants ». Mais il n’était auparavant « pas connu de la justice », a indiqué le procureur adjoint.
L’adolescent avait récemment multiplié les fugues d’un établissement du département de l’Isère où il était hébergé, a détaillé François Touret de Coucy. Une enquête pour tentative de meurtre a été confiée à la police judiciaire alors que les auteurs des tirs ne sont pas encore identifiés.
L’État « ne faiblira pas »
Une source policière a indiqué que la fusillade s’est déroulée « sur un point de deal », mais des habitants ont assuré qu’il n’y en avait pas à cet endroit proche d’une allée piétonne menant à une école. À proximité cependant, d’autres zones sont réputées abriter des points de vente de drogue.
Le quartier Chorier-Berriat, où le drame est survenu, dans l’ouest de la capitale iséroise, avait été le théâtre de plusieurs fusillades en 2024, mais, depuis janvier, préfecture et parquet mettaient en avant une amélioration dans la lutte contre le narcobanditisme. La préfète de l’Isère Catherine Séguin s’était en effet félicitée en septembre, aux côtés du procureur de Grenoble Étienne Manteaux, d’une baisse importante des agressions par armes à feu dans la métropole : onze depuis début 2025, dont un assassinat, contre trente-quatre en 2024, ayant fait sept morts.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a assuré dimanche sur BFMTV que la « lutte contre les points de deal et le narcotrafic » était une « priorité » et que l’État « ne faiblira pas ». Le 14 novembre déjà, le frère du militant écologiste engagé contre le narcobanditisme Amine Kessaci a été tué à Marseille. Un tir qui pourrait, lui, être un assassinat d’avertissement.