À Berlin, un groupe de survivants de la Shoah appelle une maison de ventes aux enchères allemande à renoncer à la mise en vente de centaines d’artefacts liés aux persécutions nazies, qualifiant l’initiative de « cynique » et « honteuse ».

Le Comité international d’Auschwitz demande l’annulation immédiate de cette vente intitulée « Le système de la terreur », organisée par la maison Felzmann et prévue lundi à Neuss, près de Düsseldorf.

La collection comprend plus de 600 lots, parmi lesquels des lettres écrites par des détenus de camps de concentration à leurs proches, des fiches d’index de la Gestapo et d’autres documents administratifs mentionnant nommément des victimes. Selon l’agence allemande dpa, de nombreux artefacts portent l’identité précise de personnes persécutées.

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Pour Christoph Heubner, vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, cette vente constitue « une entreprise cynique et sans vergogne » qui « laisse les survivants outrés et sans voix ».

Il estime que l’histoire des victimes est exploitée « à des fins commerciales », déplorant que des témoignages aussi sensibles soient traités comme de simples objets marchands.

Selon le Comité, ces documents devraient revenir aux familles concernées ou être conservés dans des musées et lieux de mémoire, « non transformés en marchandises dégradées ».

Face à la controverse, l’annonce de la vente a disparu dimanche après-midi du site de la maison Felzmann, sans que celle-ci ne fournisse d’explications. Les tentatives de contact de la presse — par téléphone, courriel et message — sont restées sans réponse.

Les survivants espèrent que la pression publique conduira Felzmann à renoncer définitivement à cette vente jugée moralement inacceptable.