Par
Rédaction Paris
Publié le
16 nov. 2025 à 19h08
Au bout du rouleau, le beaujolais nouveau ? « Au contraire, il connaît un vrai regain chez les jeunes ! », répond Jean-Baptiste Duperray, lui-même représentant de la nouvelle génération des vignerons du Beaujolais. « Les consommateurs de 20 à 30 ans n’ont pas les préjugés de leurs parents sur le primeur et l’apprécient pour ce qu’il est, un vin sur le fruit, facile à boire, faiblement alcoolisé et très accessible en prix », poursuit le producteur situé à Saint-Julien (69), au sud du Beaujolais. Son beaujolais nouveau 2025, issu de vieilles vignes, procure un plaisir simple mais réjouissant comme la très grande majorité de ceux qui étaient présentés en avant-première à Paris le 12 novembre dernier à la Bonne Franquette par les vignerons de l’association de vignerons du Beaujolais et du Mâconnais « Terroirs originels ».
A l’heure des bistrots beaujolais
Mais le beaujolais nouveau, ce sont aussi -et surtout peut-être- les fêtes populaires qui en accompagnent la sortie officielle, fixée au troisième jeudi de novembre dès minuit. Et de ce côté aussi, le rebond, même s’il est relatif en comparaison des célébrations monstre qu’a connu Paris dans les années 1970 et 80, est bien réel.
De nombreux établissements de la capitale, du simple bistrot de quartier aux belles brasseries des Halles ou des boulevards, se sont mises au diapason pour proposer des soirées à la hauteur de l’événement, avec menus spéciaux, orchestres et, bien sûr, les vins nouveaux en vedette.
La sortie du beaujolais nouveau est naturellement célébrée par les bistrots à vins parisiens qui, pour la plupart, servent toute l’année quelques-uns des dix crus de la région. Les adresses de la famille Martin, rue des Ecoles (5e), figurent en première ligne. La Petite Périgourdine (39, rue des Écoles) débouchera, comme chaque année, les premières bouteilles dès le mercredi à minuit devant une foule d’impatients agglomérés sous un compte à rebours géant.
Le jeudi, dès 8 heures et toute la journée, l’établissement servira des tripoux d’Auvergne arrosés du vin nouveau. A 19 heures, place à la musique. A La Petite Périgourdine, ce sera un bal musette de « Corinne et Robert ». « En Face » (28 rue des Ecoles), autre ambiance à prévoir avec un duo de variétés endiablées par Âmes et Amours. Enfin à l’Annexe (22, rue des Ecoles), appartenant toujours à la même famille de cantalous, le son sera plus pop rock avec un concert de Birds Don’t Fly.
Toujours rive gauche, on ne saurait trop recommander les fêtes annoncées par le Vaudésir, petit établissement à l’ambiance chaleureuse du 14e (41 rue Dareau) et par Le Ba-ba animé par Sébastien et Pauline Girin (53, rue de Tolbiac, 13e), qui serviront le beaujolais de leurs homonymes Audrey et Thibault Girin, dont le primeur est régulièrement salué par la critique.
Rive droite, l’effervescence se fait déjà sentir. « Le beaujolais nouveau, il faudrait l’inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco tellement cela fait partie de la vie des Français » s’amuse le patron de la Grille Montorgueil (50, rue Montorgueil, 2e), Laurent Nègre. Le vainqueur de la Coupe du Meilleur Pot 2024 fourbit déjà ses armes en cuisine avec une saucisse-aligot filante que viendront arroser « cinq ou six primeurs de mes vignerons préférés ». Ses successeurs en 2025, Nicolas Gounse et Romain Gastel (Le Guersant, 30, boulevard Gouvion Saint-Cyr, 17e) célèbreront de leur côté la sortie du primeur du Domaine Striffling.
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La rive droite en force
Autre adresse célèbre pour ses fêtes « bacchiques » Le Gavroche devrait être digne de la promesse figurant sur son enseigne : « Le Cœur du Beaujolais » (19 rue Saint-Marc, 2e). Laurent Decatoire, le patron prépare une fête « à l’image de la maison : simple, vraie et chaleureuse ».
Le quartier de la Bourse sera d’ailleurs gâté ce soir là puisque Alain Fontaine, le directeur du Mesturet (77, rue de Richelieu, 2e), a concocté une soirée aux petits oignons avec un menu « vigneron » (œufs en meurette, sauté de veau charolais au beaujolais nouveau) avec trois primeurs de compétition : ceux du bourguignon Joseph Drouhin, du Domaine du Petit Pressoir et du Domaine du Penlois. Musique assurée par « The Moonlight Swampers ».
Signalons aussi deux belles adresses du côté de la Gare de Lyon. Les amateurs auront le choix entre du traditionnel, avec le Verre à Vin (215, rue de Bercy, 12e), une institution du quartier pour le vin, et l’Indé (135, rue de Charenton, 12e), un bar-restaurant fréquenté par une jeune clientèle reconvertie au « beaujo » pour un soir. Au menu, dès 18 heures, un concert « jazz-rock » avec beaucoup de cuivres assuré par Les Mutants de l’Espace.
Les brasseries s’y mettent
Alternative aux bistrots de quartier, les belles brasseries parisiennes se mettent pour un soir au diapason de la fête populaire. La Mascotte à Montmartre oublie un instant ses beaux plateaux de fruits de mer pour un menu « chansons et accordéon » à la hauteur de sa réputation : « pâté croute de gibier ou œuf meurette, civet de chevreuil ou matelote de sandre » bien évidemment agrémenté de trois « nouveaux ». Une ambiance qui ne déparera pas avec celle de la Bonne Franquette tout en haut de la Butte (18, rue Saint-Rustique, 18e) dont les patrons Luc et Patrick Fracheboud sont d’ardents défenseurs de la tradition beaujolaise.
Le Pied de Cochon (6, rue Coquillère, 1er) a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion. La mythique adresse des Halles, ouverte la nuit, entend remporter les « 24h du beaujolais Nouveau », avec l’ouverture des premières bouteilles de sa cuvée du Domaine des Nugues illustrée par Jean-Michel Tixier dès le jeudi à minuit.
Blottie contre sa grande sœur, La Tour d’Argent, la Rôtisserie d’Argent (19, quai de la Tournelle, 5e), organise de son côté un Grand Banquet autour d’une tablée unique. Le chef Romuald Sinnan a prévu des recettes typiques : œufs meurette, saucisson brioché, bœuf bourguignon, foie de veau, tarte praline et sabayon au cassis.
Enfin, si vous êtes à la recherche d’une atmosphère un peu décalée, le food market de Belleville entend célébrer le beaujolais Nouveau à sa manière, résolument plus branchée, tout en restant populaire puisque l’entrée est gratuite et que les plats ne dépassent pas 10 euros.
Le premier Marché/Cantine dans les rues de Paris (1, boulevard de Belleville, 11e), qui célèbre pour la première fois le primeur, annonce, de 18h30 à 22h30 « bœuf bourguignon, saucisse purée, couscous, blanquette… » à déguster avec les vins de Nicolas Chemarin, Raphaël Beysang & Emélie Hurtubise, le tout au son d’un DJ set concocté par Soif.
Bruno Carlhian
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