Par

Delphine Revol

Publié le

16 nov. 2025 à 12h12

Qui ne connaît pas le travail de Mascarade (Alexandre Delaunay à la ville) n’est pas havrais. Ou n’est jamais venu au Havre. Ancien street-artiste, le peintre de 36 ans, qui sévit depuis plusieurs années sur toiles dans son atelier, a immortalisé son travail à l’entrée de ville de Sainte-Adresse sur une bâche murale géante, et aussi sur l’intégralité d’un bus urbain Lia. Excusez du peu. Sa patte artistique lui est singulière : du rouge, du bleu, du vert, du jaune… et des traits noirs épais. Mais derrière cette palette de couleurs gaies se cache un homme sensible, qui a eu besoin de retranscrire sa vie et ses émotions par les mots.

« Je fais beaucoup d’interviews, de vidéos sur les réseaux sociaux où je parle de moi mais là j’avais besoin d’un temps long pour m’exprimer. » Ainsi est venue l’idée du livre. Sans préméditation aucune.

Un an d’écriture et de travail sur soi

C’est en rencontrant Catherine Le Gall, biographe, il y a deux ans, dans le contexte d’une expo à La Réunion, que s’est installée une confiance de travail propice aux échanges intimes. « Au départ, j’avais pour projet de faire un livre de photos de mes œuvres avec un peu de texte qui les accompagne. »

Mais au fil du temps passé avec celle qui deviendra officiellement le prolongement de sa plume, Alexandre Delaunay se rend compte qu’il a beaucoup à raconter. À partir des notes prises à chaque moment important de sa vie sur son téléphone et de ses séances de psy en parallèle, plein de choses ressortent : « Tout se mélange un peu, mais j’ai compris par exemple l’amnésie que j’ai eue à l’âge de 8 ans. J’ai eu envie de faire une édition qui soit accessible au plus grand nombre, finalement sans photo du tout ».

Après un an d’écriture et de travail intense sur soi, en découle un livre de 104 pages, sans illustration, mais fluide à la lecture, qui sera vendu à partir du 22 novembre 2025 au tarif public de 14 euros. « C’est la chose la plus aboutie de ma vie ! », assure l’artiste, ému par la sortie de ce qui lui aura accaparé l’esprit pendant des mois, et qu’il aura vécu comme « une thérapie ».

« Mascarade c’est facile, Alexandre c’est plus galère »
toile mascarade
« Cet amour » Jacques Prévert – Acrylique sur toile, 60x80cm ©Photo transmise

Dans cet ouvrage accessible, Mascarade raconte ses souvenirs d’enfance, son obsession dévorante pour la compagnie Royal de Luxe, sa passion première pour le théâtre, et ses difficultés scolaires : « J’avais comme un voile blanc devant les yeux à l’école ». Au fil des pages, le lecteur grandit avec le petit Alexandre, jusqu’à son adolescence et la découverte du graffiti, « qui m’a donné confiance en moi », alors même que l’artiste confesse ses difficultés dans les relations sociales : « Mascarade c’est facile, Alexandre c’est un peu plus galère ».

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

De ses addictions à la drogue, en passant par ses échecs scolaires, mais aussi le récit d’un traumatisme vécu au commissariat de police en 2012, son amour pour sa ville natale et son architecture, les fans de l’artiste vont découvrir l’être à fleur de peau qui se cache derrière ce blase, Mascarade. Pour mieux comprendre son œuvre, mieux percevoir la sensibilité de l’artiste quand il graffe un dessin dans la rue, quand il peint un tableau, une fresque, ou quand il colle Super Mascarade sur le Volcan, le livre est éclairant. Il met en lumière le cheminement artistique qui tend vers la notoriété, des trottoirs de sa ville natale, jusqu’aux expos dans les quatre coins du monde : Mascarade ouvre grand les portes de son histoire personnelle…

Mascarade dédicacera son livre samedi 22 novembre 2025 à 16 h, à la libraire la Galerne, 148 rue Victor Hugo, Le Havre.

Suivez l’actualité du Havre sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.