Le mouvement social est en cours depuis le 12 novembre et a été reconduit pour ce lundi 17 novembre.
Quatre jours que cela dure, et que cela agace. Depuis le 12 novembre, les Parisiens des 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements de la capitale doivent faire face aux ordures jonchées au sol, alors qu’un mouvement social est en cours chez les éboueurs municipaux. À l’appel de la CGT, l’ensemble des garages et des centres d’incinération ont à nouveau été fermés par les grévistes, annonce le syndicat, qui porte quelques revendications salariales telles que la «forfaitisation de la prime de conduite» pour les conducteurs de bennes. Il dénonce en outre l’envoi, ce samedi 15 novembre, des forces de l’ordre pour «briser l’ensemble des piquets de grève». «Dans le garage de Romainville, une trentaine de policiers, dont certains casqués, ont pénétré sur le site à la demande de la Ville et les grévistes ont été regroupés et contraints physiquement», peut-on lire dans un tract de la CGT, appelant à la reconduction du mouvement en ce lundi 17 novembre. Contactée par Le Figaro, la mairie de Paris a indiqué qu’elle allait «à nouveau recevoir les grévistes cette semaine».
Seuls les arrondissements dont la collecte des ordures est gérée par la régie municipale de la Ville de Paris sont concernés, les autres font appel à des sociétés privées. Une «inégalité de traitement» dénoncée par le maire du 17e arrondissement de Paris, Geoffroy Boulard, qui annonce ce dimanche 16 novembre avoir demandé l’intervention de la société Derichebourg en urgence pour nettoyer son arrondissement. «J’ai demandé et obtenu des renforts exceptionnels, qui sont venus en pleine nuit ramasser les 200 tonnes de déchets qui n’avaient pas été ramassés ces derniers jours», explique le maire au Figaro, évoquant une grève «peu suivie sur le plan de la mobilisation syndicale» mais «efficace». De fait, selon lui, ce serait davantage les conducteurs de bennes que les agents de propreté qui seraient en grève.
Un «service minimum» réclamé par les élus
Il n’en demeure pas moins que le maire du 17e réclame «l’uniformisation du mode de gestion de la collecte des déchets à Paris» et à défaut, «un service minimum» garanti en cas de grève. «Ce n’est pas possible de laisser les rues comme ça», s’offusque l’élu. En 2022, il avait d’ailleurs lancé une pétition à ce sujet et avait recueilli un peu moins de 6000 signatures. Pas suffisant pour faire bouger la municipalité parisienne sur le sujet. Au printemps 2023, quelque 5% de grévistes avaient réussi à bloquer les principaux garages et centres de collecte pendant plusieurs semaines. À tel point que le seuil des 10.000 tonnes de déchets non ramassés avait été atteint. À l’époque, le personnel municipal avait été réquisitionné en urgence, à la demande de la préfecture de Paris pour faire face à la situation sanitaire.
Rien de comparable en ce mois de novembre 2025, mais le même agacement de la part des maires concernés. «Pendant ce temps, le 18e et les arrondissements du centre, dont la place de l’Hôtel de Ville, sont impeccables car gérés par des sociétés privées», s’offusque Olivier, un habitant du 17e, en marge de l’annonce de Geoffroy Boulard de faire appel à une société privée pour nettoyer son arrondissement. «Aujourd’hui, chaque contribuable parisien doit avoir un niveau de service public local de même niveau et de même qualité», plaide à nouveau l’édile. En espérant que la grève prévue cette semaine soit encore moins suivie qu’annoncé.