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Rédaction de Toulouse

Publié le

16 nov. 2025 à 20h06

C’est un film magistral qui ne se contente pas de nous révéler l’envers du décor de cette titanesque réalisation qu’est la grande arche de la défense à Paris, mais qui nous montre également les combats d’égos qu’elle a suscités et les arcanes politico-administratives que l’architecte a dû surmonter.

Mai 1983, un concours d’architecte porte le nom de « Tête Défense ». Le vainqueur va être révélé devant le ban et l’arrière-ban politique du moment, François Mitterrand en premier.

Surprise, c’est un inconnu qui le remporte, et danois en plus : Johan Otto von Spreckelsen (1929-1987).

Quatre églises et une maison

Pour toutes références, il a construit 4 églises et… sa maison ! Peu importe, son projet d’Arche séduit et le voilà à la tête d’un projet pharaonique. Il accepte du bout des lèvres, et par force, l’aide de Paul Andreu (1938-2018), un confrère qui pour l’heure n’a construit que des aéroports !

Véritable docu-fiction

Grâce à une technique permettant de faire entrer les personnages d’un film dans des archives, Stéphane Demoustier nous introduit au cœur de ce chantier titanesque de manière sidérante.

Certaines scènes tournées à l’Élysée ajoutent à l’authenticité de ce véritable docu-fiction, en fait une adaptation du roman La Grande Arche de Laurence Cossé publié en 2016.

Vidéos : en ce moment sur ActuVirtuosité de la mise en scène

Outre la virtuosité de la mise en scène, il faut souligner ici une direction d’acteur ébouriffante de naturel. C’est Claes Bang qui se glisse dans la peau de l’architecte, avec cette volonté chevillée au corps et ce regard parfois halluciné dénotant une passion devenue viscérale pour son projet, un projet devenu véritable prison mentale.

Face à lui se dresse, un temps, Paul Andreu (Swann Arlaud, formidable comme toujours) qui, finalement, aura pour mission de terminer cette Arche inaugurée le 14 juillet 1989, alors qu’Otto von Spreckelsen a depuis longtemps claqué la porte et, de plus, est mort depuis deux ans.

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Michel Fau en François Mitterrand

C’est aussi un régal sans mélange que de voir Michel Fau en François Mitterrand, prince de la Renaissance perdu dans le Paris du 20e siècle.

Il ne faudrait pas oublier Xavier Dolan, irrésistible en haut fonctionnaire se débattant au milieu des contraintes administratives, des budgets et des égocentrismes les plus échevelés.

À voir !

Robert Pénavayre

Infos pratiques :
Réalisateur : Stéphane Demoustier.
Un film avec au casting: Claes Bang, Michel Fau, Xavier Dolan, Swann Arlaud…
Genre : historique ; durée : 1h46

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