Une « faillite morale absolue » comme le clament les écologistes ? Ou du « pur pragmatisme sans états d’âme » pour sauver l’industrie européenne face aux États-Unis et à la Chine, selon les éléments de langage de la droite allemande ? Ce n’est pas la première fois depuis les élections européennes de 2024 que le patron du Parti populaire européen (PPE) au Parlement, l’Allemand Manfred Weber, fait voter son groupe avec une ou plusieurs factions de l’extrême droite. Ou tente de faire adopter des textes ou des amendements avec leur soutien. Mais jeudi une ligne a été franchie. Pas forcément rouge, mais au moins orange.

Les eurodéputés devaient se prononcer sur le premier volet de ce qu’on appelle le paquet « omnibus », un ensemble de textes visant à simplifier – pour ne pas dire assouplir ou rendre moins contraignantes – les obligations pour les entreprises européennes de déclarer et respecter leurs engagements en matière de durabilité environnementale, conformément aux grandes lignes du Pacte vert de l’Union européenne.