Par
Rédaction Cahors
Publié le
16 nov. 2025 à 17h00
Entre Paris et Montcuq, dans le Lot, Julien Penchenat peint la lumière comme d’autres écrivent des poèmes. Ses toiles bucoliques révèlent la beauté de nos paysages et la douceur d’un regard profondément humain.
Quand il évoque son enfance, Julien Penchenat sourit avec tendresse en pensant aux doux souvenirs de ses grands-parents. Ce sont eux, sans doute, qui ont amorcé chez lui ce goût du beau et cette ouverture au monde. Son enfance se tisse entre la ville et la campagne : entre le Paris grisâtre et sale des années 80, les bocages tranquilles de la Normandie et les paysages sauvages du Lot.
Une enfance marquée par la campagne du Lot
Il est très tôt imprégné de ce contraste entre la densité urbaine et les grands espaces baignés de lumière. À cette époque, il faut plus de dix heures de route pour rejoindre Montcuq, un véritable périple qui lui donne la sensation d’aller au bout du monde. Une fois arrivé à destination, tout change : plus de bruit, plus d’immeubles, plus de grisaille, mais une lumière éclatante, une liberté totale et cette impression d’être enveloppé par la beauté. Et ce grand-père qui offre à ses petits-enfants des jouets en bois qu’il leur a fabriqué.
Partagé entre Paris et Montcuq
Né en 1974 près de Bruxelles, Julien grandit en Île-de-France, dans le Val-d’Oise, avant de partager sa vie entre Paris et Montcuq, ce village auquel il est profondément attaché. C’est d’ailleurs dans la maison familiale de son grand-père qu’il a aménagé pour en faire son son cocon d’artiste. Après un bac B au lycée Racine, dans le 8ᵉ arrondissement de Paris, il poursuit ses études à l’École du Louvre, puis quatre ans à l’École supérieure des arts et techniques. De ces années, il garde le souvenir d’un apprentissage vivant, où l’on encourage les élèves à sortir dans les rues, à observer, à s’imprégner de la réalité pour mieux la ressentir.
Vidéos : en ce moment sur ActuLa lumière pour sujet principal
C’est dans la luminosité que réside toute la magie de ses toiles. Julien Penchenat peint avec son cœur, avec ses émotions. Son sujet principal, c’est la lumière – celle du matin, douce et naissante, celle du midi, franche et dorée, celle du soir, plus rasante et mélancolique. Ses paysages bucoliques, empreints de sérénité, rappellent l’impressionnisme de Monet, Sisley ou Pissarro, ces maîtres qu’il admire depuis qu’il a découvert leurs œuvres lors de séjours familiaux dans le Perche ou lors de visites au Musée d’Orsay. Dans ses tableaux, chemins, rivières, prairies et animaux au pré deviennent des instants suspendus, baignés d’une clarté presque poétique.
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La peinture en plein air
À vingt ans, il peint ses premières toiles, après avoir longtemps observé, dessiné, rêvé. Très tôt, il s’initie à la peinture de plein air, partant avec son chevalet pour capturer l’instant. Il faut dire que son père, Christian Penchenat, photographe professionnel et meilleur ouvrier de France en photographie, a sans doute été celui qui a le plus nourri ce regard d’artiste. Derrière l’objectif, il lui a appris à voir, à composer, à saisir le décor comme un tableau. Ensemble, ils partaient parfois arpenter les rues, les champs, à la recherche d’une lumière, d’un détail, d’une forme. « Il m’a transmis plus qu’une technique : une façon de regarder le monde » se remémore Julien.

Ses toiles baignées de soleil respirent la sérénité et la simplicité d’un instant bucolique. ©Julien Penchenat
Artiste accompli, inscrit à la Maison des Artistes, il travaille un temps comme illustrateur pour les éditions Casterman sur des dessins techniques du château de Versailles. Mais très vite, il choisit de suivre sa voie : celle de la peinture, libre, vivante et inspirée des paysages de campagne.
Passion des voyages
Il a une autre passion ; les voyages. Ses nombreux périples le conduisent à parcourir le monde, l’Europe, l’Afrique. Et même lorsqu’il est loin, il consacre son temps libre à la peinture, il ne s’arrête jamais de peindre, de visiter des musées, des expositions, d’observer l’architecture ou le design intérieur. Il y a là pour lui quelque chose d’initiatique : chaque destination est une inspiration qui nourrit son imaginaire et l’imprègne de nouvelles sensations.
Julien Penchenat est un homme de contrastes, à l’image de ses paysages. Solitaire et contemplatif mais profondément attaché aux autres, il aime la sincérité et la simplicité des liens qu’il trouve à Montcuq. Ici, il retrouve des amis d’enfance, des artistes, des gens vrais. Il aime la vie tranquille du village, les échanges spontanés, la chaleur des rencontres. Et pourtant, il aime aussi la vie parisienne, son tumulte et sa richesse culturelle.
Il a présenté ses œuvres à Asnières, à Paris sur l’île Saint-Louis, à Albas, et bien sûr à Montcuq, au Café de France où il a osé pour la première fois, en 2020, montrer son travail au public. Ses cartes postales, vendues localement, prolongent ce lien entre son art et son village.
Moments de grâce
Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est peindre dehors, suivre la course du soleil, partir tôt le matin et rentrer tard le soir, habité par la lumière changeante. Chaque tableau devient le témoin d’un moment de grâce, d’une émotion fugace qu’il cherche à immortaliser. Chez lui, le paysage est le reflet d’un instant intérieur, d’une beauté qui le touche en plein cœur. Ses clients viennent principalement de l’étranger, Autriche, Allemagne, États-Unis ou Royaume-Uni. Ils reconnaissent dans ses toiles ce même besoin d’évasion, cette nostalgie des lieux où il fait bon vivre.
La nature, source d’inspiration
Derrière son calme apparent, Julien confie être un grand inquiet, craignant parfois de ne plus trouver l’inspiration. Mais la nature finit toujours par lui offrir ce qu’il cherche : une lumière, un chemin, une rivière. Pour lui, peindre c’est dialoguer avec le monde, traduire en couleurs ce que les mots ne savent pas dire.
Aujourd’hui, il prépare une exposition à Montcuq, un projet qui lui tient à cœur. Il souhaite partager avec les habitants du village ces paysages qu’ils connaissent si bien, mais qu’il révèle sous un jour nouveau.
À travers ses toiles, Julien Penchenat nous invite à regarder autrement ce qui nous entoure, à redécouvrir, dans la lumière d’un matin ou dans le silence d’un chemin, cette part de beauté qui rend le monde plus doux.
Cécile INGALLS
Pour aller plus loin : www.julienpenchenat.com
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