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Rédaction Val de Marne

Publié le

17 nov. 2025 à 6h50

Le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté la requête d’un patient de l’hôpital de Bicêtre, au Kremlin-Bicêtre, qui accusait le médecin régulateur du Samu d’avoir « refusé » de lui envoyer d’une ambulance alors qu’il faisait un AVC.
Le 12 février 2023, à 7 h 15 du matin, l’homme avait fait appel centre d’appels des urgences « en raison d’une sensation d’engourdissement de la partie gauche de son corps » persistante depuis plus de deux heures. Au téléphone, le médecin régulateur avait reconnu « des symptômes atypiques », qu’il avait attribués à « la longue période de travail en position assise dans laquelle était le requérant », mais l’avait tout de même « orienté […] vers le service des urgences afin de passer des examens ». Il lui avait donc conseillé de se rendre à l’hôpital Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine).

« Le Samu n’était pas un service de taxi »

Mais, selon les déclarations du patient, le praticien avait « refusé » de lui envoyer une ambulance à son domicile en lui rappelant que « le Samu n’était pas un service de taxi ». Après s’être donc rendu par ses propres moyens à l’hôpital Béclère, l’homme a finalement été transféré à l’hôpital de Bicêtre… où un accident vasculaire cérébral (AVC) lui a été diagnostiqué.

« En ne posant pas de diagnostic et en refusant l’envoi d’une ambulance à son domicile, l’AP-HP a commis une faute et lui a causé un préjudice », en déduisait son avocat. Il avait donc saisi le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise pour que l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris verse à son client une première « provision » de 20 000 euros à valoir sur son indemnisation ultérieure. Cette somme devait notamment l’indemniser pour le « comportement vexatoire » du médecin.

« Le médecin ne pouvait pas diagnostiquer un AVC »

Mais « le médecin régulateur a recherché la possible survenue d’un AVC en demandant au requérant, avec l’aide de son épouse, de réaliser certains exercices […] afin de rechercher des symptômes évocateurs d’AVC, tels qu’un sourire asymétrique et une perte de force dans l’un des bras », rappelle le juge dans une ordonnance en date du 15 septembre 2025, qui vient d’être rendue publique.

À l’arrivée du requérant, les médecins de l’hôpital de Bicêtre eux-mêmes avaient confirmé que « le médecin régulateur du Samu ne pouvait pas, au regard des moyens dont il disposait, diagnostiquer un AVC ».

D’ailleurs, le compte rendu de l’appel téléphonique du requérant au Samu ne permet pas de démontrer qu’il « aurait sollicité qu’une ambulance soit mise à sa disposition ». Il s’était au contraire dit « capable de se rendre en bus » à l’hôpital et qu’il n’y avait « pas de souci » pour cela. Le Samu n’a donc « ni refusé l’envoi d’un véhicule médical, ni eu envers lui un comportement vexatoire », en déduit le juge.

« Les allégations du requérant sont infondées, en conclut le magistrat. Sans minimiser les désagréments subis par M. X., la faute de l’AP-HP […] n’est pas caractérisée. »

/MJ et GF (PressPepper)

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