Fin de ce feuilleton-là. Les échanges à répétition entamés au printemps entre différents partis et l’association Sainté Populaire pour constituer une liste d’union de gauche aux Municipales 2026 sont terminés. A gauche, le paysage est désormais plus clair : au 1er tour, à Saint-Etienne, LFI partira seule, faisant concurrence à une liste d’union entre PS, PC, Ecologistes, Radicaux de Gauche, Place Publique, Génération.s. 75 % des militants écologistes stéphanois ayant opté vendredi pour cette alliance. Quant à l’association Saint Populaire, sa consultation interne l’amène à ne pas choisir et à essayer d’être sur… les deux.

NFP bis moins un. Moins un de taille. Il était déjà acquis depuis la fin de l’été, si ce n’est avant, que l’union de la gauche en vue des élections municipales 2026 de Saint-Etienne ne pourrait pas être complète. LFI revendiquant une tête de liste de cette union, excluant toute possibilité de la voir confiée à un socialiste. Sujet, sur lequel le PS stéphanois n’a jamais démordu, sans pour autant claquer la porte, jugeant Régis Juanico les plus à même de porter l’étendard d’une union. Sondage très favorable à l’appui et, avec, sans doute l’idée que sa personnalité n’est pas marquée au fer rouge par « trop » de participation à la difficile définition du « Hollandisme ». Ni « trop » à gauche pour le bord davantage centriste.
Regrettant que l’union de gauche ne soit pas complète (il faudra aussi compter en plus de LFI, sur les listes d’extrême gauche comme LO, et d’éventuelles autres initiatives de ce bord), les communistes stéphanois avaient annoncé rejoindre le PS et ses alliés jeudi : 75,86 % de ses militants locaux votants ayant fait ce choix. Pourcentage quasiment identique du côté des écologistes stéphanois interrogés. Résultat donné vendredi soir. « Ce vote clair et responsable confirme la volonté du mouvement écologiste de s’inscrire dès maintenant dans une dynamique collective pour offrir un avenir politique crédible et victorieux à Saint-Étienne, arguent ils dans leur communiqué. Face à la droite affaiblie par ses affaires, mais toujours prête à se maintenir au pouvoir, et à une extrême-droite qui prospère sur les renoncements des années Perdriau, la responsabilité de la gauche et des écologistes est immense. »
La gauche n’en a pas encore fini de trancher
Il est temps de « tourner définitivement la page de Gaël Perdriau », ajoutent ils. « Saint-Étienne mérite cette union, mieux que les divisions artificielles, l’immobilisme et les dérives autoritaires qui ont marqué ces dernières années. (…) Nous porterons dans cette alliance un projet profondément écologiste et humaniste, centré sur la qualité de vie des Stéphanois·es : végétalisation massive, développement des mobilités actives, apaisement urbain, justice sociale et transition énergétique ambitieuses. Saint-Étienne doit redevenir respirable, accueillante et attirante. » Il faudra maintenant trancher, et sans se fâcher, sur le programme, les sujets potentiellement diviseurs, sur la gratuité des transports en commun par exemple. Trancher, aussi, sur la répartition des places entre les différents partis – et les éventuelles délégations les plus importantes en cas de victoire – dans cette liste commune.
Saint-Étienne mérite cette union, mieux que les divisions artificielles, l’immobilisme et les dérives autoritaires qui ont marqué ces dernières années.
Les Ecologistes stéphanois
Elle devra aussi compter sur la sollicitation de Sainté Populaire, lancée elle-même dans des initiatives de campagne électorale depuis cet été, pour y prendre part. L’association militante de gauche qui ambitionne un projet type communalisme, plutôt radicale mais « transpartisane », a aussi sollicité ses adhérents – environ 300, sans compter ses sympathisants – sur la marche à suivre. « Ce sera sur le mode du jugement majoritaire dont nous avons l’habitude, avait indiqué jeudi dernier à If Fanny Vincent, une de ses portes parole. Quatre options seront soumises à la possibilité de les considérer, chacune, comme « très satisfaisant, satisfaisant, peu satisfaisant, à rejeter. » Les options en question ? L’idée d’une liste isolée, déjà écartée, une union avec LFI ; une union avec les Ecologistes (le résultat de leurs votes au moment de lancer les propositions n’étaient pas connus) et Debout (le parti de l’ex Insoumis François Ruffin) ; une union avec le PS, le PC, les Ecologistes et Debout.
Pas d’alliance spécifique pour Sainté Populaire
La quatrième enfin : « Sainté Populaire n’engage pas son étiquette, continue de porter ses idées et place des candidat.es sur les listes de gauche pour les défendre ». C’est cette dernière qui a obtenu le plus fort pourcentage et de loin de très satisfaisants / satisfaisants parmi les 149 votants : 65,9 % (dont 30,9 de très satisfaisant). C’est donc la ligne qui est retenue. Le scenario LFI arrivant en seconde position avec 43 % cumulés de favorables. L’option retenue n’a, elle, provoqué que 8,7 % de rejet total contre 24,8 % pour celle consistant à rejoindre LFI et… 42,9 % avec l’union menée par la tête de liste socialiste. Il y aura donc probablement davantage de volontaires pour s’assurer de ses idées côté Insoumis que PS/PC/Ecologistes. A moins que la logique soit justement d’y placer des éléments plutôt défiants vis-à-vis de ses partis pour mieux imposer les synthèses programmatiques du mouvement.
Nous proposerons des candidat.es sur les listes de gauche pour porter et défendre nos idées et garantir leur application dans les programmes.
Sainté Populaire
« Sainté Populaire conservera son autonomie en tant que mouvement citoyen et maintiendra sa dynamique : évènements pendant la campagne, commissions programmatiques…, commente l’association. Nous proposerons des candidat.es sur les listes de gauche pour porter et défendre nos idées et garantir leur application dans les programmes. Les candidat.es qui seront proposé.es et soutenu.es par le mouvement devront suivre un certain nombre de principes : respecter la charte des élu.es de Sainté Populaire, être guidé.es et encadré.es par les assemblées populaires, définir les orientations de leurs délégations en lien avec le travail des commissions thématiques. Cette façon de fonctionner sera proposée aux autres candidat.es des listes concernées. »