La piste du « crime d’avertissement » est privilégiée par les enquêteurs dans l’enquête pour l’assassinat du frère d’Amine Kessaci. Ce dernier, militant écologiste qui se bat pour dénoncer les guerres de territoire liées au narcotrafic dans les cités, semble bien être visé par les assassins de son frère.
« Naturellement, nous sommes à quelques jours de ces faits dramatiques et nous devons envisager toutes les hypothèses », précise le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, à France Inter. Mais « c’est à ce stade la piste privilégiée ». La victime, Mehdi Kessaci, « était totalement inconnue des services de police, il n’était jamais rentré dans un commissariat. Sa volonté était de rentrer par la grande porte en portant l’uniforme bleu de la République, puisqu’il était en train de passer le concours de gardien de la paix ».
Son frère en revanche, fait « l’objet de menaces et de pressions très fortes, à tel point qu’il était placé sous protection policière. Il a un discours très clair sur les ravages causés par le narcotrafic, il peut déranger ceux qui ont besoin d’un minimum de consensus social dans les cités », souligne le magistrat.
« Point de bascule »
Si cette hypothèse était confirmée, il s’agirait d’un « véritable point de bascule ». Car si les victimes de balles perdues lors des guerres de territoire ne sont pas rares, ce phénomène était jusqu’à présent inconnu en France. Cet « acte délibéré » avait « vraisemblablement » pour ambition de « faire taire son frère », conclut le procureur.