Il y a trois mois et demi, le 8 août, l’Allemagne avait décidé de suspendre toute livraison d’armes vers Israël en réaction à la décision de Tel-Aviv de poursuivre son offensive dans la bande de Gaza. Quelques heures plus tôt, le cabinet de sécurité israélien avait donné son feu vert à une opération visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza.

Stefan Kornelius, porte-parole du gouvernement allemand, a déclaré ce lundi qu’en ce qui concerne les exportations d’armes, l’Allemagne allait désormais « revenir à l’examen individuel de chaque cas et réagir aux développements ultérieurs ». Une pratique qui est la norme pour les exportations d’armes allemandes.

L’interdiction sera levée à compter du 24 novembre, a ajouté le porte-parole. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien s’est « stabilisé ces dernières semaines » et les efforts en faveur d’une paix durable ainsi que l’aide humanitaire se poursuivent, a-t-il affirmé.

Les experts estiment que les liens profonds et de longue date entre les fabricants d’armes allemands et l’armée israélienne ne devraient pas être gravement affectés par la décision de suspension.

Les détails concernant les exportations d’armes allemandes sont en grande partie confidentiels, les licences d’exportation étant approuvées secrètement par le Conseil national de sécurité allemand, qui siège au niveau du cabinet. Au-delà des chiffres semestriels sur la valeur totale des exportations de produits de défense, peu d’informations sont officiellement divulguées.

L’Allemagne a délivré des licences d’exportation d’armes pour un montant total d’environ 326 millions d’euros à Israël en 2023, soit près de dix fois plus que l’année précédente, après un processus d’approbation prioritaire à la suite des attaques du 7 octobre. Un montant supplémentaire de 161 millions d’euros a été approuvé en 2024.

Au cours du premier semestre 2025, le pays européen a exporté pour environ 90 millions d’euros d’armes vers Israël, selon les chiffres du ministère de l’Économie. Les livraisons comprenaient des armes à feu, des munitions, des pièces d’armes, des équipements spéciaux pour l’armée et la marine, des appareils électroniques et des véhicules blindés spéciaux, selon les informations obtenues par le parti de gauche Die Linke dans le cadre d’une enquête parlementaire.