Voici une information qui est passée quasiment inaperçue pour quelque chose que l’on n’imaginait pas non plus forcément encore possible. L’Union Européenne vient de décider officiellement d’interdire aux agences de voyages de ses pays membres d’organiser des voyages de groupes ou individuels à destination de la Russie.
Amendes, voire prison
C’est donc trois ans après le début de la guerre en Ukraine et dans le cadre du dernier train de sanctions d’octobre dernier à l’encontre de la Russie que l’UE a décidé d’interdire à toutes les agences de voyages immatriculées sur son territoire de programmer cette dernière. Car, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le tourisme continue dans la Fédération de Russie avec même un certain public originaire des pays européens.
Alors certes les ressortissants UE se rendant sur place ne sont pas forcément très nombreux et la mesure semble d’abord symbolique, mais le fait est que les professionnels auraient néanmoins tout intérêt à s’y soumettre. Sous peine, dès le mois prochain, de très fortes amendes voire de peines de prison pour les agences et leurs responsables qui ne se mettraient pas en règle.
Qu’en est-il du tourisme en Russie ?
Comme on s’en doute, la guerre en Ukraine aura sensiblement impacté le tourisme en Russie. De presque 25 millions avant le Covid et le conflit, le nombre de visiteurs étrangers dans le pays tourne aujourd’hui autour du million. Sans d’ailleurs que ce chiffre soit vraiment vérifiable.
Une chute des plus spectaculaires donc, mais qui se comprend aisément entre le contexte et le choix des gouvernements occidentaux de déconseiller très fortement à leurs nationaux de se rendre sur place. Ce qui n’empêche que tous les pays n’ont pas pris de sanctions à l’encontre de la Russie et c’est ainsi que Chinois, Iraniens, Turcs, Indiens, ressortissants du Golfe sont encore nombreux à visiter le pays.
Un créneau pour le pouvoir de Moscou qui d’ailleurs a largement assoupli les formalités pour ces nationalités et d’autres encore, mettant notamment en place un système de e-Visa pour 64 d’entre elles
Quant aux Européens, ils sont encore quelques milliers à faire chaque année du tourisme en Russie, dont en tout premier lieu les Allemands qui seraient plus de 15 000 à avoir fait une demande de visa l’an dernier. Des voyages pour la plupart organisés individuellement, mais aussi via ces quelques agences, notamment bulgares et italiennes dans le viseur de la Commission européenne, qui travaillent encore sur la destination.
En résumé, s’il n’est donc plus possible désormais de passer par un prestataire, il n’est officiellement pas interdit pour les Européens de se rendre en Russie. Mais à leurs risques et périls, sachant en outre qu’il n’y a plus de vols directs entre l’Europe et la Russie, que les cartes bancaires Visa et Mastercard émises en Europe ne fonctionnent pas obligeant de partir avec du cash qu’il faudra ensuite changer sur place contre des roubles, ou encore qu’en cas de problèmes l’aide consulaire européenne risque fort de s’avérer des plus réduites. De bonnes raisons alors pour aller voir ailleurs. Surtout que…