Par
Rédaction Rennes
Publié le
17 nov. 2025 à 10h29
Sandrine avait appelé le Samu le 16 avril 2021 pour une « insuffisance respiratoire » développée après une infection au Covid-19 une « dizaine de jours » plus tôt. Mais le médecin régulateur l’avait alors invitée à « consulter un médecin à domicile ». Ce n’est qu’après que son mari a rappelé le Samu deux jours plus tard que la patiente avait été admise en réanimation aux urgences du CHU de Rennes.
Elle réclame 10 000 euros
La gravité de son état était telle qu’elle y avait été placée en « coma artificiel » pendant plus d’un mois.
Estimant que le « retard » dans sa prise en charge avait contribué à l’aggravation de ses symptômes, Sandrine a attaqué l’hôpital devant la justice administrative : elle lui réclame 8 000 euros de dommages et intérêts pour réparer les « préjudices » qu’elle a subis, ainsi que 2 000 euros pour couvrir ses frais de justice.
Le Samu n’était pas en faute
Mais la réaction initiale du Samu était « conforme aux règles de l’art », a considéré le rapporteur public du tribunal administratif de Rennes, lors de l’audience qui s’est tenue vendredi 7 novembre 2025.
L’interrogatoire du médecin régulateur au téléphone n’avait pas mis en évidence de « gravité clinique » même si la patiente était « essoufflée », a relevé le magistrat, dont les avis sont souvent suivis par les juges. Sandrine avait d’ailleurs « refusé » de faire venir un médecin chez elle et avait « raccroché au nez » du Samu avant d’avoir pu être informée des « conséquences » de ce choix.
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Une réanimation inévitable
Une prise en charge plus précoce n’aurait de toute façon pas permis d’empêcher une hospitalisation, a ajouté le rapporteur public : l’expertise médicale avait relevé que les « lésions » de la patiente étaient telles qu’elles n’avaient pu « que se constituer progressivement au cours de la première semaine d’apparition des symptômes » et ne s’étaient pas aggravées entre les deux appels au Samu.
Sandrine n’a donc subi « aucune perte de chance » d’éviter la réanimation, a conclu le rapporteur public.
Un jugement dans les prochaines semaines
Mais l’avocat de Sandrine estime que sa cliente « n’a pas bénéficié d’un traitement adapté et nécessaire à son état de santé » en étant hospitalisée avec « 38 heures de retard ». L’expertise médicale n’a d’ailleurs « pas exclu l’hypothèse que son état aurait pu s’améliorer » avec une prise en charge plus précoce, a fait valoir Me Sébastien Collet.
Le CHU de Rennes n’était pour sa part pas représenté par un de ses juristes ou par un avocat à l’audience. Le tribunal administratif de Rennes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son jugement d’ici « deux à trois semaines ».
RB et GF (PressPepper)
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