Le tribunal des activités économiques de Paris a validé, vendredi 14 novembre, deux offres de reprise partielle de la marque Claire’s en France, placée en redressement judiciaire fin juillet, ont indiqué les avocats des représentants du personnel, lundi 17 novembre.

Quelque 450 salariés sur 830 seront repris par deux sociétés : la grande majorité par le vendeur de bijoux fantaisie June, qui a obtenu pour dix ans l’exploitation de la marque Claire’s ; et une trentaine de salariés par le vendeur espagnol de coques de téléphone La Casa de las Carcasas, ont détaillé les avocats. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a déjà été ouvert pour les salariés qui ne sont pas concernés par la reprise, avec un licenciement qui se profile pour la grande majorité d’entre eux.

June reprendrait également autour de 140 magasins sur les quelque 240 points de vente existants de Claire’s et La Casa de las Carcasas trois magasins pour y vendre ses accessoires de téléphone. Parmi les magasins non repris, certains Claire’s ont déjà fermé définitivement leurs portes.

La moitié des emplois sauvés, « un moindre mal »

La justice avait ouvert fin juillet une procédure de redressement judiciaire pour Claire’s France, marque surtout connue pour ses petits bijoux, piercings et autres accessoires à destination des adolescents. « Les premiers projets de reprise début septembre étaient très bas » en termes d’emplois sauvegardés, rapporte maître Eve Ouanson. « Celles d’aujourd’hui, qui ont le mérite de sauver la moitié des emplois, sont un moindre mal. »

La direction justifiait la procédure de redressement judiciaire par la baisse continue des ventes en magasin depuis plusieurs années, accélérée par les droits de douane américains sur les produits chinois, auxquels Claire’s recourt massivement. Mais, selon les derniers comptes publiés, Claire’s France avait dégagé 1,3 million d’euros de bénéfice net entre fin 2023 et fin 2024, et 0,8 million lors de l’exercice précédent.

L’enseigne Claire’s n’est pas qu’en difficulté en France. Sa maison mère aux États-Unis s’était déclarée en faillite en août avant d’être reprise par un fonds d’investissement. La filiale espagnole de Claire’s s’est également déclarée en cessation de paiements en septembre.

Les représentants du personnel ont signalé début septembre à la justice des faits qu’ils qualifient « d’irrégularités graves dans la gestion de la société », accusant la maison mère américaine d’avoir « vidé les caisses » via des « flux financiers » entre les nombreuses filiales du groupe. « Il y a toujours un flou autour de ces flux », a estimé Me Khaled Meziani, également avocat des représentants du personnel.