Le chariot à bagages glisse docilement jusqu’à la porte d’embarquement. Il est lest et léger. Car c’est sans valise, ni billet que Joël Martello arrive dans le hall du terminal 2 de l’aéroport de Nice. Ce vendredi de novembre, le bénévole aux Restos du cœur récupère les produits interceptés lors des fouilles au corps et des filtrages aux rayons X. Ces bouteilles d’eau et ces flacons de parfum, ces huiles d’olive et ces shampoings, sont interdits en cabine. Au lieu de jeter, les passagers peuvent donner. C’est à Nice Côte d’Azur, troisième aéroport de France, que cette initiative a été lancée en 2022, désormais suivie par ceux de Paris. Chaque année, 120 000 objets sont récupérés à Nice par les Restos du cœur, qui lancent leur campagne nationale de collecte hivernale ce mardi 18 novembre.
Cinq grosses caisses alourdissent le chariot. Joël Martello est allé les chercher dans «les coulisses de l’aéroport». A l’intérieur, on trouve une eau de toilette Jean Paul Gaultier, un déodorant pour les pieds, du crabe en boîte, du pesto en pot, du gel pour les cheveux, de la confiture, des crèmes. «C’est une petite récolte, expose le président départemental des Restos du cœur, François Chantrait. Comme on est en basse saison, on collecte 700 kilos par semaine.» Ces dons «tombés du ciel» montent à une tonne en haute saison, entre le Festival de Cannes en mai et l’arrivée de l’automne en septembre.
Car certains passagers ont, avant même de décoller, un peu la tête