L’affaire a démarré, publiquement, il y a une semaine à peine.
Huit personnes ont été placées en garde à vue à Ajaccio dans le cadre d’une enquête pour trafic de drogue, le lundi 10 novembre. Mais contrairement à la majorité des arrestations en matière de stupéfiants, celles-ci s’inscrivent dans une enquête plus vaste, qui trouve son origine à Paris. C’est d’ailleurs un magistrat de la capitale qui est chargé de mener les investigations.
C’est donc à Paris que les sept personnes suspectées d’avoir participé à ce trafic – la huitième a été remise en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue à son encontre – ont été entendues devant le juge d’instruction, ce lundi 17 novembre, après avoir été placées en détention en Corse vendredi dans l’attente de leur transfert.
Mises en examen et incarcérations à Paris
Julien Leca, Nicolas Tannous, Jean-François Cau, Gaël Bruckert, Patrick Ros, Jessica Pala et Morgane Gaffori ont été mis en examen à la suite de ces présentations. À l’exception de cette dernière, qui a été laissée libre à l’issue de son interrogatoire, tous devaient être confrontés à un juge des libertés et de la détention qui devait statuer sur leur possible incarcération.
En fin de soirée, ils n’avaient pas tous été fixés sur ce point. Julien Leca a été incarcéré en fin de journée alors que Nicolas Tannous a, lui, sollicité un délai afin de présenter diverses garanties de représentation. Il a été placé en détention en attendant.
Si l’avocat du premier n’a pu être joint, Me Anna-Maria Sollacaro, avocate du second, a concédé une brève communication : « Je rappelle simplement qu’il est totalement inconnu des services de police et de justice pour des infractions de ce type. Je note également que les éléments exposés ne permettent pas une mise en examen. Au sens strict des textes, qui commandent de matérialiser l’existence d’indices graves et concordants, on s’interroge sur cette décision ».
Même analyse du côté de l’avocat de Gaël Bruckert, Me Michal Solinski. « Je m’étonne de cette décision au regard de la faiblesse des éléments du dossier », commente-t-il.
Me Marie-Hélène Casanova-Servas, qui intervient aux intérêts de Jean-François Cau aux côtés de Me Antoine Vinier-Orsetti, espère une libération prochaine : « Notre client n’a pas d’antécédent judiciaire. Il s’est expliqué et a vivement contesté les infractions les plus graves qui lui sont reprochées ».
Me Jean-François Casalta n’a pas souhaité s’exprimer à la suite de la mise en examen de sa cliente, Jessica Pala, qui a été laissée libre sous contrôle judiciaire. Il indique néanmoins qu’elle est « contente de retrouver son cadre familial ».
Les conseils de Patrick Ros et de Morgane Gaffori n’ont pu être contactés.
Un volet blanchiment d’argent en bande organisée
Pour les détails de l’enquête, aucune communication n’a été concédée par les autorités parisiennes. C’est à peine si l’on confirme que ce dossier a également connu une avancée en début de semaine dernière.
Selon nos informations, plusieurs personnes ont aussi été appréhendées à Paris dans la même affaire, elles seraient également concernées par un aspect financier avec notamment des infractions de blanchiment d’argent en bande organisée, en plus des infractions à la législation sur les stupéfiants.