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Publié le 17/11/2025 23:35

Mis à jour le 17/11/2025 23:35

Temps de lecture : 3min – vidéo : 3min

Face au manque de main-d'œuvre, le gouvernement envisage un départ à la retraite à plus de 67 ans, et même à plus de 70 ans dans certains cas.

Face au manque de main-d’œuvre, le gouvernement envisage un départ à la retraite à plus de 67 ans, et même à plus de 70 ans dans certains cas.
(France 2)

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Face au manque de main-d’œuvre, le gouvernement envisage un départ à la retraite à plus de 67 ans, et même à plus de 70 ans dans certains cas.

En Allemagne, l’âge de départ à la retraite standard est désormais de 67 ans. Mais un jardinier, âgé de 64 ans, se verrait bien aller au-delà. D’autant qu’à partir de janvier, il pourrait bénéficier de mesures fiscales avantageuses. En plus de sa retraite de 1 400 euros, il est employé pour accumuler un salaire exonéré de l’impôt sur le revenu jusqu’à 2 000 euros par mois. « Ce serait super si je pouvais encore travailler ici au-delà de la retraite, car je me sens à l’aise au travail. Ça donne du sens, cela évite de tourner en rond et ça donne un rythme au quotidien », explique Achim Haussmann.

Son patron approuve ce qu’il appelle une incitation fiscale. Elle répond pour lui au manque de main-d’œuvre et à l’absence de personnel qualifié. « C’est très précieux pour notre entreprise, car on garde le savoir-faire et les compétences dans notre société. De plus, cela permet le transfert de connaissances. C’est quelque chose que les employés plus âgés savent très bien faire », indique Albrecht Buhler, directeur de la jardinerie.

Le gouvernement estime ne pas avoir le choix pour retarder le départ massif de la génération des baby-boomers, tout en continuant à financer le système des retraites. « L’état-providence tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est plus financièrement viable avec l’économie actuelle », déclare le chancelier allemand Friedrich Merz.

Mais pour certains, pas touche à la retraite. Bernd Qualmann, professeur d’allemand dans le privé, vient d’arrêter son activité. Il ne veut plus remettre un pied dans une salle de cours. « L’avantage principal avec la retraite, c’est la liberté. Tu n’as plus de rendez-vous obligatoires, tu gères ton temps comme tu veux. » À 64 ans, le jeune retraité veut désormais s’occuper de son club nautique et de ses amis. Il estime avoir suffisamment cotisé : « Bien sûr, s’il fallait vraiment reprendre, je le ferais s’il devenait financièrement nécessaire. Mais là, je n’en ai pas besoin, car rien ne me manque. Et puis j’ai encore plein d’autres projets. »

Mais ce projet de loi reste contesté en Allemagne. Selon cet économiste, il encouragerait les inégalités entre ceux toujours capables de travailler et les autres : « Qu’allons-nous faire de ces gens qui ne peuvent pas reprendre un travail plus longtemps ? Comment les soutenir afin que cette retraite active ne provoque pas de pauvreté supplémentaire ? »

Les syndicats pointent aussi des contradictions. D’un côté, le gouvernement encourage toujours la retraite anticipée pour les carrières longues, et de l’autre, cette nouvelle mesure. La retraite active fait toujours débat au sein de la coalition avec un problème majeur : son coût. Il avoisinerait le milliard et demi d’euros de recettes fiscales en moins pour les caisses de l’État.