À petite vitesse. Après un week-end de pause imposé par le gouvernement, les députés poursuivent, cette semaine, l’examen du projet de loi de finances, sans vraiment savoir s’ils pourront aller au bout du texte dans les délais impartis. Un vote solennel est toujours programmé le 24 novembre à 16 h. Pour la pure forme à ce stade des débats.

« Passer en force »

Dans un hémicycle clairsemé, quelques échanges musclés ont rythmé la séance de ce lundi entre La France insoumise et la ministre des Comptes publics. Du classique, pas davantage. Mathilde Panot a ainsi accusé Amélie de Montchalin de vouloir ralentir les discussions pour qu’au bout du bout l’exécutif utilise des ordonnances « et passe en force. »

Un argument repris, un peu plus tard, par le rapporteur général du budget, le LR Philippe Juvin. Au terme de plusieurs scrutins publics demandés par la présidente de séance, l’élu des Hauts-de-Seine s’est demandé si ces votes électroniques (au lieu de les faire à la main) s’imposaient pour de simples amendements rédactionnels. « Sauf à vouloir ralentir les débats. »

« Je ne serais pas ici de 9 h à minuit »

Autant d’interpellations qui ont eu le don d’énerver la ministre, également critiquée par Matthias Renault (Rassemblement national, Somme), accusant le gouvernement « de faire le tri » dans les différents votes et amendements transmis au Sénat.

« Je n’ai jamais ralenti les discussions. Je certifie qu’il n’y a aucune rédaction d’ordonnances à Bercy. Je ne serais pas ici de 9 h à minuit, depuis trois semaines, pour finir dans les ordonnances. Nous voulons un compromis, pas pour revenir à notre copie initiale », assure Amélie de Montchalin. Sans réussir à convaincre l’ensemble des parlementaires.