Passée à tabac en 2021 avec la complicité présumée d’une ancienne coéquipière, la joueuse internationale tricolore de 35 ans plaidait sa cause devant les Prud’hommes ce lundi.
Face aux insultes de ses coéquipières, le silence et sa «mise à l’écart» du PSG, Kheira Hamraoui, ancienne joueuse de l’équipe de France passée à tabac en 2021 avec la complicité présumée d’une collègue, a demandé lundi près de 3,5 millions d’euros à son ancien club.
Le cas de l’ex-joueuse du Paris-SG avait défrayé la chronique. Kheira Hamraoui avait été agressée à coups de barre de fer et frappée aux jambes par deux hommes le soir du 4 novembre 2021 à Chatou (Yvelines), une agression sous les yeux de sa coéquipière Aminata Diallo, alors que les deux joueuses rentraient d’un dîner ensemble. Depuis, la justice soupçonne Aminata Diallo d’être l’instigatrice de cette agression et l’a mise en examen pour «violences aggravées» et «association de malfaiteurs», aux côtés de quatre hommes.
Kheira Hamraoui estime ne pas avoir été soutenue par le club parisien, regrettant également une mise à l’écart après sa convalescence qui l’a incitée selon elle à partir.
La joueuse est «ostracisée» sur le terrain, dans les vestiaires et par les supporteurs parisiens, a assuré Me Pascal-Pierre Garbarini lundi lors d’une audience au conseil des Prud’hommes de Paris, citant les cyber-attaques et insultes sur les réseaux sociaux, et le fait que deux de ses coéquipières (Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto) «refusent pendant les matches de (lui) adresser des passes». «Que fait le PSG ? Rien !», a affirmé le conseil de la plaignante, avant de réclamer 3,5 millions d’euros au Paris-SG.
247 mois de salaire
La joueuse réclame «1 million d’euros à titre de dommages et intérêts pour harcèlement moral, 173.400 euros pour manquement aux obligations de sécurité, 300.000 euros de dommages et intérêts pour défaut de prévention au harcèlement moral, 1 million de dommages et intérêts pour préjudice moral et images et 1 million de dommages et intérêts pour perte de chance», a détaillé Me Garbarini. Une demande équivalant à «247 mois de salaire», a raillé l’avocat du Paris-SG Me Benjamin Louzier, rappelant que Kheira Hamraoui était payée pendant ses deux ans de contrat 14.450 euros bruts.
«Il n’y a pas de pièce», «pas de certificat médical», souligne l’avocat du PSG, qui relève que Mme Hamraoui n’a pas écrit à son employeur, ni saisi le CSE de son entreprise, comme le prévoient les dispositifs en vigueur et dont peut se prévaloir tout salarié. Et la soirée du 4 novembre 2021, lors de laquelle a eu lieu l’agression, est «hors du contrat de travail», plaide le conseil du club. Preuve: la joueuse «n’a pas demandé la qualification de l’accident du travail», tente-t-il, demandant le rejet de la demande. La décision sera rendue le 16 décembre.