Environ 200 sans-abri dormaient sur le parvis de la mairie depuis plusieurs jours. La mairie leur a finalement accordé la possibilité de passer la nuit dans l’enceinte du bâtiment.

Des dizaines de sacs de couchage installés à même le sol ou sur un tapis de sol sous les lustres et les dorures d’une salle de réception parisienne. Dans la nuit du 16 au 17 novembre 2025, la mairie du XXe arrondissement a ouvert ses portes aux dizaines de sans-abri qui campaient sur son parvis depuis plusieurs jours, a indiqué l’association Utopia 56 sur ses stories (publications éphémères, NDLR) Instagram ce mercredi matin.

«La mairie du 20e et la mairie centrale ont pris cette décision suite aux nombreux retours médicaux dramatiques et catastrophiques [et pour] éviter un drame», martèle l’association pro immigration dans un post sur le réseau social. Ces sans-abri, majoritairement des familles en situation irrégulière, sont censées désormais être redirigés vers un gymnase, indique encore l’association.

Envrion 200 personnes campaient sur le parvis de la mairie depuis mercredi soir.
Capture d’écran Instagram


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Entre 150 et 200 personnes dormaient devant la mairie du XXe arrondissement ces derniers jours. «Ces dernières semaines, jusqu’à 205 personnes sans abri se sont présentées chaque soir à notre permanence de mise à l’abri», expliquait à ce propos la branche parisienne d’Utopia 56 sur son compte Instagram. Débordée par l’afflux, la mairie avait dû installer un campement de fortune devant la mairie du XXe arrondissement.

Le groupement comptait «des femmes enceintes, des personnes âgées, une quinzaine de jeunes filles isolées, une centaine d’enfants dont une vingtaine de bébés et de nourrissons», indique encore l’association sur son compte. Cette dernière, qui multiplie les posts à ce sujet depuis plusieurs jours, remercie l’aide qu’apportent les commerçants aux sans-abri mais aussi «la mairie du 20e qui fait ce qu’elle peut à son échelle». Contactée, cette dernière n’a pas répondu pour l’heure aux sollicitations du Figaro. 

«Aucun seuil, ni plafond de limite»

Malgré les 120 000 places à disposition en Île-de-France, l’hébergement d’urgence y est saturé depuis plusieurs années. Pour y faire face, plus d’un tiers des bénéficiaires (45 000) de l’hébergement d’urgence en Île-de-France sont logés dans des hôtels, selon les chiffres dévoilés mi-novembre par le quotidien Libération .

Concrètement, le Samu social noue, via des marchés publics, des partenariats avec des établissements hôteliers. 10.000 places supplémentaires ont été ouvertes dans le secteur au cours des dix dernières années. «Certains hôtels ne font que ça : il n’y a aucun seuil, ni plafond qui les limite», précisait auprès du quotidien Vanessa Benoît, directrice générale du Samu social de Paris.

Le journal indique que le coût moyen d’une nuitée dans les centres d’hébergement d’urgence (payé par le Samu Social) est de 40€ par personne, contre environ 20€ à l’hôtel. Or, «bien que cette solution doive être considérée comme temporaire, les personnes logées en hôtel par le Samu social y restent, en moyenne, 1 365 jours, soit 3 ans et 7 mois, faute de places en CHU ou autres structures d’hébergement», indique le journal.