Société

Pour la première fois, une opération de fouilles menée au cœur de la base navale de Toulon, dans le Var, a mis en évidence la découverte de traces archéologiques remontant à l’époque antique.

Publié le 18 novembre 2025 à 7h30

À Toulon, découverte du passé du port militaire du futur porte-avions © PHILIPPE MAGONI/SIPA

À Toulon, découverte du passé du port militaire du futur porte-avions © PHILIPPE MAGONI/SIPA

À Toulon (Var), l’emplacement prévu pour l’installation du futur porte-avions nouvelle génération (PANG), appelé à prendre la relève du Charles-de-Gaulle, fait l’objet d’investigations archéologiques d’une rare ampleur. Ces travaux ne doivent rien au hasard : des traces anciennes, remontant à l’époque antique, y ont été découvertes. Les équipes poursuivront leurs recherches jusqu’au printemps, aussi bien sur la zone terrestre qu’au large.

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Selon l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), « Ces fouilles archéologiques ont été décidées dans le cadre des travaux d’infrastructures prévus pour doter la base navale de Toulon de quais et bassins adaptés au futur porte-avions à l’horizon 2035 ». En pratique, une équipe d’une vingtaine de spécialistes dispose d’environ six mois pour explorer de nouveau l’histoire ancienne de ce secteur stratégique.

Des vestiges du IIe siècle avant Jésus-Christ

« Les vestiges les plus anciens retrouvés témoignent d’une occupation précoce autour du IIe siècle avant Jésus-Christ à une période de conquête où Gaulois, Grecs et Romains se côtoient sur cette portion du littoral méditerranéen ». Les fouilles ont révélé des murs presque intacts, ainsi que des ensembles de céramiques et de monnaies qui permettent de retracer la succession des habitants sur ce site, autrefois séparé du continent par la mer. L’ensemble des découvertes sera préservé.

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Toulon ne s’est transformé en port militaire qu’à la fin du XVIIe siècle, avec l’implantation de la Marine royale. Une fois les fouilles achevées sur l’ensemble du site, le terrain sera dégagé pour permettre le lancement des travaux destinés au futur colosse naval français : un porte-avions nucléaire de 300 mètres, capable d’accueillir 2 000 marins ainsi qu’une flotte aérienne composée de Rafale, d’hélicoptères et de drones de surveillance.