Plusieurs épisodes de coups de feu ont éclaté depuis le début du mois, dans les rues voisines du stade nantais. Ces violences seraient liées à des luttes entre narcotrafiquants.

Un automne sous les balles, du côté de la Beaujoire. Le quartier situé autour du stade des Canaris, dans le nord de Nantes (Loire-Atlantique), est devenu depuis quelques jours, le théâtre d’un ballet de coups de feu et de matchs retours tout aussi violents – phénomène tout à fait inhabituel pour ce secteur d’ordinaire sans histoire de l’agglomération. Dernier épisode en date : la façade d’un immeuble du boulevard des Batignolles, face au stade, a été criblée d’au moins 24 balles, dans la matinée du vendredi 14 novembre.

L’incident, qui s’est déroulé vers 6h du matin, n’a fait aucun blessé. D’après les douilles retrouvées sur place, l’attaque se serait produite avec un fusil d’assaut de type kalachnikov. Selon nos confrères de Ouest France, l’arme aurait tiré en rafale sur le bâtiment, en visant principalement le hall d’entrée, mais aussi deux appartements situés au premier étage.


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Fuite en avant

Cette attaque à l’arme de guerre contre un immeuble d’habitation plonge les services de police dans un état de vigilance accrue, alors que les faits divers s’enchaînent dans le quartier de la Beaujoire. Un appartement a été criblé de balles, le 3 novembre. Cinq jours plus tard, un cycliste était pris pour cible et blessé par arme à feu, à moins de 300 mètres du stade. Le 10 novembre, un nouveau logement était attaqué et percé d’une vingtaine de balles. Moins de 48 heures après, des tirs avaient transpercé une camionnette du quartier.

«C’était un havre de paix, maintenant tout le monde veut partir» : à Nantes, le crépuscule d’un quartier qui bascule dans l’insécurité

«On est passé à un nouveau cran de violence, constate une source policière nantaise. Cette situation est assez étonnante pour ce quartier qui n’est pas historiquement considéré comme sensible, en dehors de quelques faits de délinquance et de problématiques propres à l’agenda sportif. Or, dès qu’il est question de tirs en rafale, on ne fait plus face à de la délinquance, mais à de la criminalité.» 

La piste de règlements de comptes et d’intimidations en rapport avec les réseaux de trafic de drogue serait privilégiée par les enquêteurs pour expliquer cette irruption de violence à la Beaujoire. Également connu pour avoir été, jusqu’à ces dernières années, un quartier sans grand problème d’insécurité, le secteur de Pirmil, dans le sud-est de l’agglomération nantaise, a lui aussi récemment été le théâtre d’une fuite en avant de la violence. Arrêtés le 11 novembre après avoir provoqué des coups de feu près d’un point de deal, deux jeunes ont été mis en examen, jeudi dernier, pour «tentative de meurtre» et «association de malfaiteurs». Ils sont tous les deux âgés de 15 ans.