L’équipe du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui s’appuie sur une alliance fragile au Parlement pour faire adopter des lois, fonctionne encore aujourd’hui avec le budget de 2023, car il n’a pas réussi à obtenir l’approbation d’un nouveau cadre fiscal depuis.

Le gouvernement espagnol a présenté mardi son cadre budgétaire pour 2026, faisant un tout petit premier pas vers l’adoption d’un budget, qui reste toutefois très hypothétique en raison de son absence de majorité au Parlement, très divisé.

L’équipe du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui s’appuie sur une alliance fragile au Parlement pour faire adopter des lois, fonctionne encore aujourd’hui avec le budget de 2023, car il n’a pas réussi à obtenir l’approbation d’un nouveau cadre fiscal depuis.

La Constitution espagnole permet de reconduire automatiquement les budgets d’année en année sous certaines conditions en l’absence d’accord parlementaire.

Malgré cette situation complexe, l’exécutif a dit mardi prévoir une baisse du déficit public à 2,1% du PIB en 2026 et une croissance de 2,2%. L’année prochaine, l’Espagne devrait avoir un déficit public inférieur à celui de l’Allemagne, du jamais vu en 20 ans.

Les dépenses de l’Etat espagnol pourraient, elles, s’élever en 2026 « à 212,026 milliards d’euros », soit « une hausse de 8,5% » par rapport à celles inscrites dans le budget en vigueur, a annoncé la ministre des Finances, María Jesús Montero, à l’issue du conseil des ministres.

Instabilité

Elle a fixé « l’horizon » du « début, milieu du premier trimestre prochain » pour présenter un projet de loi budgétaire, après « un dialogue approfondi » avec les autres groupes parlementaires, dans l’espoir de réunir une majorité pour un vote éventuel « en avril ou en mai »… en pleine année 2026 déjà bien entamée.

Mi-octobre, Pedro Sánchez avait affirmé vouloir « tout faire pour faire approuver » un nouveau budget, tout en assurant que la législature « se poursuivra(it) jusqu’en 2027 » en cas d’échec.

Depuis ses propos, la configuration parlementaire s’est encore compliquée pour l’exécutif car les indépendantistes catalans de Junts, conduits par leur leader en exil Carles Puigdemont, ont annoncé fin octobre passer dans l’opposition, menaçant le gouvernement de gauche d’une instabilité accrue.

Dans les faits, l’absence de nouveau budget depuis 2023 laisse peu de marge de manoeuvre au pouvoir central à Madrid pour lancer de nouvelles initiatives et des programmes sociaux dans la quatrième économie de la zone euro.

Malgré cela, l’activité économique espagnole a crû de 3,5% en 2024 et le gouvernement a revu à la hausse sa prévision de croissance du PIB à 2,9% pour 2025, l’activité restant portée par des exportations dynamiques, la consommation et le tourisme, en faisant l’une des économies occidentales à la croissance la plus rapide au monde.