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Légende image, Des manifestants brandissant des drapeaux et des banderoles défilent dans les rues de Faversham lors d’une manifestation organisée par le groupe « STOP THE BOATS », dans le Kent, au Royaume-Uni, le 6 septembre 2025.Article Information
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- Author, Abdou Aziz Diédhiou
- Role, BBC News Afrique
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il y a 9 minutes
Le gouvernement britannique laisse un mois à l’Angola, à la RDC et à la Namibie pour revoir leur coopération en matière de migration. »Jugée inacceptable » actuellement, Londres menace tout simplement de restreindre l’octroi de visas aux ressortissants de ces trois pays.
L’Angola, la RDC et la Namibie, dans la collimateur

Crédit photo, Wiktor Szymanowicz/Future Publishing via Getty Images)
Légende image, La secrétaire d’État à l’Intérieur, Shabana Mahmood, arrive à Downing Street pour assister à la réunion hebdomadaire du Cabinet à Londres, au Royaume-Uni, le 28 octobre 2025.
Dans un communiqué rendu publique hier, la ministre britannique de l’intérieur a menacé de durcir l’octroi de visas envers les ressortissants de trois pays africains.
« Mon message pour les gouvernements étrangers aujourd’hui est clair : acceptez le retour de vos ressortissants ou vous perdrez le privilège de pouvoir entrer dans notre pays », a prévenu Shabana Mahmood, ministre britannique de l’intérieur.
Les trois pays africains à savoir l’Angola, la RDC et la Namibie sont particulièrement visés par le gouvernement travailliste qui a durci sa législation en matière de politique migratoire.
Le gouvernement britannique accuse l’Angola, la RDC et la Namibie de »ne pas coopérer suffisamment pour réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière » sur le territoire anglais.
Ils « ont un mois » pour améliorer les choses, a prévenu le secrétaire d’État à l’Asile et à la Sécurité des frontières, Alex Norris, sur la chaîne Sky News lundi 17 novembre.
Selon le Bureau de l’Intérieur (Home Office), des milliers de migrants en situation illégale sur le sol britannique proviennent de ces nations (Angola, RDC et Namibie) qui ne coopéreraient pas correctement selon Londre pour la réadmission de leurs ressortissants expulsés.
Les restrictions de visas s’appliqueraient aussi aux visas de tourisme et visas VIP, a détaillé le ministère britannique de l’intérieur, qui prévient que ces mesures de restriction pourraient s’étendre à d’autres pays, notamment ceux qui affichent « des taux élevés de demandes d’asile » de personnes entrées légalement au Royaume-Uni.
Une réforme de la politique migratoire
Le gouvernement britannique a entrepris une réforme de sa politique migratoire. Les mesures de durcissement de l’octroi des visas figurent dans cette vaste réforme du gouvernement travailliste, présentée ce lundi au Parlement.
L’objectif du gouvernement est de réduire les arrivées de migrants au Royaume-Uni depuis le nord de la France.
Des arrivées massives de migrants qui alimentent la montée en puissance du parti d’extrême droite.
Des mesures pour réduire la protection offerte aux migrants

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Légende image, Des tentes de sans abris bordent la route en face de l’University College Hospital, sur Euston Road, le 13 novembre 2025 à Londres.
Parmi les mesures annoncées de la réforme de la politique migratoire, figure la réduction de la durée des permis de séjour qui passera désormais de cinq ans à trente mois.
Le statut de réfugié octroyé par les autorités ne sera plus permanent a annoncé le gouvernement travailliste.
Ce statut sera révisé dorénavant tous les deux ans et demi pour ceux qui en bénéficient.
Les détenteurs de ce statut seront susceptibles »d’être renvoyés vers leurs pays d’origine si ceux-ci redeviennent sûrs (en cas d’arrêt d’un conflit ou d’un changement de régime, par exemple) » a indiqué le gouvernement britannique.
Ceux qui détiennent l’asile, mais arrivés dans le pays dans des conditions qualifiées d’« illégales » devront attendre vingt ans avant de prétendre décrocher un droit permanent de résidence, contre cinq ans aujourd’hui.
La suppression de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile est également annoncée, de même qu’une accélération des expulsions.
Augmentation des arrivées de migrants
Depuis janvier 2025, quelque 39 292 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations. Ce chiffre en hausse dépasse celui enregistré l’année dernière dans la même période qui était de 36 816 personnes.
Par ailleurs, les demandes d’asile ont bondi de 18% en 2024 en Grande Bretagne, alors qu’elles sont en recul de 13% dans l’ensemble de l’Union européenne sur la même période, selon les chiffres du gouvernement.
Plus de 400 000 demandes ont été enregistrées depuis 2021, contre 150 000 sur la période 2011-2015, toujours selon les chiffres officiels.
Pression de l’extrême droite

Crédit photo, Stuart Brock/Anadolu via Getty Images
Légende image, Des manifestants brandissant des drapeaux et des banderoles défilent dans les rues de Faversham, dans le Kent (Royaume-Uni), lors d’une manifestation organisée par le groupe « STOP THE BOATS »
Ces arrivées massives de migrants sont au centre de la pression croissante de l’extrême droite avec à sa tête le Parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage.
La ministre britannique de l’Intérieur, Shanna Mahmood, interrogée par la BBC, a déclaré que »l’immigration illégale crée des divisions dans le pays, ce qui renforce le communautarisme et éloigne les gens les uns des autres ».
Elle a cependant rejeté toute reprise des thèses de l’extrême droite, estimant que »ce n’est pas être d’extrême droite ou propager des fake news que de dire que nous avons un problème d’intégration » a-t-elle rétorqué.