Par

Julie Bossart

Publié le

18 nov. 2025 à 18h12

Pierre-Jean Chalençon n’est plus le propriétaire du palais Vivienne, ce somptueux hôtel particulier du 2e arrondissement de Paris qu’il avait acquis il y a dix ans. Après de multiples rebondissements, c’est finalement la banque Swiss Life qui a récupéré la demeure de 506 m², a appris actu Paris.
La vente par adjudication s’est tenue au tribunal judiciaire de Paris, le 6 novembre 2025, et, faute d’enchérisseur à la barre, s’est faite au profit de l’établissement bancaire pour la mise à prix de 8 millions d’euros. La fin des ennuis pour le fantasque collectionneur ? Rien n’est moins sûr.

Une vente plusieurs fois reportées

Afin de financer des besoins de trésorerie, dont l’achat de l’hôtel particulier (4,5 millions d’euros), et des pertes de revenus liées à l’épidémie de Covid-19, l’ancienne figure de l’émission « Affaire conclue » (France 2) avait contracté un prêt de 10 millions d’euros auprès de Swiss Life. Mais, au fil des ans, Pierre-Jean Chalençon a cumulé de nombreux impayés.

Étranglé par des dettes dont il n’a pu s’acquitter – 10,5 millions d’euros – et après des mois de conflit, son palais a été saisi par la justice. La banque souhaitant récupérer tout ou partie de sa créance, elle en a obtenu la vente contrainte. Après avoir une première fois échappé en 2024 à la vente aux enchères de son bien, du fait de différents reports, l’entrepreneur a espéré qu’elle se fasse de gré à gré : « Il n’y aura pas d’adjudication », nous affirmait en mai 2025 son conseil, Paul Buisson.

Le mois suivant, pour se renflouer, Pierre-Jean Chalençon se séparait d’une partie de sa collection d’objets napoléoniens à l’occasion d’une vente aux enchères chez Sotheby’s. Parmi ces derniers, des habits ayant appartenu à l’empereur, la copie du certificat de son mariage religieux avec l’impératrice Joséphine, mais également du mobilier impérial ou encore une épée ainsi qu’un bâton de héraut utilisé lors de son sacre à Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804.

Estimée à 6 millions d’euros, la collection Napoléon a permis de rapporter 8,7 millions à Pierre-Jean Chalençon, a rapporté Le Figaro. « Sans être extraordinaire », a concédé Me Paul Buisson, la vente aurait donné la possibilité de « diviser par 12 la dette » de son client, la ramenant à 800 000 euros.

« La créance n’est pas couverte »

Aujourd’hui, Swiss Life, via son avocate, nous affirme que « la créance de la banque n’est pas couverte par le prix de la vente » du palais Vivienne. Et d’ajouter que « l’établissement n’a pas été informé par écrit d’une quelconque surenchère », permise dans le délai légal de dix jours après la vente. Il est fort à parier que l’on parle à nouveau du sulfureux collectionneur et de son ex-demeure.

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Situé à deux pas du Palais Brongniart et du Passage des Panoramas, le vénérable hôtel particulier (sa construction remonte au XVIIIe siècle) est composé de six salles d’apparat de style Empire. Un joyau que Pierre-Jean Chalençon considérait comme le « rêve de gamin » de toute une vie et où il défraya la chronique en y organisant des soirées clandestines pendant l’épidémie de Covid-19. L’affaire, qui le mena en garde à vue, ainsi que son chef cuisinier, commença à ternir son image publique.

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