L’image d’une ville qui bascule. Ce mardi 18 novembre, Amine Kessaci se rend aux obsèques de son petit frère Mehdi, escorté par les policiers du Raid. Le visage dévasté, il sort de l’une des quatre berlines aux vitres fumées du convoi, un gilet pare-balles sous sa veste en jean. Des policiers encagoulés et armés de fusil d’assaut l’encadrent alors qu’il s’engouffre dans le lieu de culte. Frais-Vallon (13e), quartier d’origine de la famille Kessaci, est bouclé par les forces de l’ordre, plongé dans un climat d’effroi.
Amine Kessaci est arrivé à la cérémonie funéraire de son petit frère dans l’un des véhicules du convoi du Raid. / Photo LP »Il faut que mon fils soit le dernier »
La salle de prière est déjà comble quand, quelques minutes seulement avant la cérémonie, les membres de la famille, eux aussi entourés de policiers, pénètrent dans la mosquée. Un peu plus tôt, le père, bouleversé, s’est tourné vers les journalistes pour crier sa peine et exhorter que « (s)on fils soit le dernier », avant d’être conduit à l’abri des regards par deux officiers.
À la mosquée du quartier de Frais-Vallon (13e) comme au cimetière Saint-Henri (16e), un impressionnant dispositif policier a encadré les obsèques de Medhi Kessaci. / Photo LP
Malgré la peur, – « Je suis terrorisée, je ne sais pas si je pourrais manifester contre le réseau, j’ai peur pour mes enfants », confie une femme -, amis, proches, habitants du secteur, quelque 600 personnes sont venues rendre hommage à Mehdi, « ce gamin du quartier…